Comme chaque trimestre, le Panorama de l’électricité renouvelable en France dresse le bilan des nouvelles installations et de la production renouvelable. La dernière édition, portant sur la situation à fin mars 2019, révèle un dynamisme des filières éoliennes et, surtout, photovoltaïques. Elle indique également que la France est dans les clous des objectifs de la dernière PPE.

Chaque trimestre, RTE, le SER, Enedis, l’ADEeF et l’Agence ORE (Opérateurs de Réseaux d’Energie) publient leur Panorama de l’électricité renouvelable, un document synthétique sur les nouvelles installations et la production électrique d’origine renouvelable en France. La dernière édition porte sur le premier trimestre 2019, et détaille l’état des parcs hydroélectriques, éoliens, solaires et en bioénergie. Ce document est riche d’enseignements encourageants dans l’optique de la transition énergétique.

enr france premier trimestre 2019 - Les Smart Grids

L’éolien et le solaire portent la croissance des EnR en France

Premier chiffre marquant : en trois mois, 439 MW de puissance renouvelable supplémentaire a été installée. L’éolien et le solaire portent ce dynamisme, puisque ces deux filières représentent à elles deux 91% des nouvelles installations, avec respectivement 243 MW et 157 MW nouvellement raccordés. Ces deux énergies regroupent désormais 46,6% des capacités renouvelables de France, contre 49,5% pour l’hydroélectricité, toujours dominante, mais qui ne progressent plus qu’à la marge (+22MW sur le trimestre). Sur les douze dernier mois, ce sont 2,518 GW de puissance renouvelable supplémentaire qui ont été installés en France.

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Ce dynamisme amène la puissance totale du parc renouvelable de France Métropolitaine à 51,61 GW. Dont 26,1 GW sur le réseau RTE, 23,5 GW sur le réseau d’Enedis, 1,59 GW sur les réseaux des Entreprises Locales de Distribution (ELD) et 396 MW sur le réseau d’EDF-SEI en Corse.

Un important volume de projets renouvelables en développement

Mieux, au 31 mars 2019, le volume de projets renouvelables en développement s’élève à 17,64 GW, dont 8,8 GW pour l’éolien terrestre, 3 GW pour l’éolien en mer, 4,7 GW pour le solaire, 912 MW pour l’hydroélectricité et 218 MW pour la bioénergie. Preuve de la franche accélération du photovoltaïque ces derniers mois, poussé par un gouvernement enfin décidé à valoriser l’exceptionnel potentiel français en la matière, le volume de projets solaires en développement a bondi de 56% en un an !

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Au 31 mars 2019, l’objectif bas de la PPE pour 2023 est atteint à 75%, l’objectif haut à 68% : plus encourageant encore, les 17,64 GW de projets en développement couvrent à eux seuls la puissance manquante pour rejoindre l’objectif bas de 2023. Dès lors, cet objectif a de grande chance d’être atteint, voire dépassé, d’autant que les procédures de validation des parcs et de possibilité de recours ont été simplifiées, ce qui devrait raccourcir les délais de mise en service.

De nouveaux appels d’offre sont d’ailleurs programmés, notamment pour des parcs photovoltaïques de grande taille, et de nouveaux parcs éoliens en offshore, en posé ou en flottant. Le premier appel d’offre de 2019 concernait le photovoltaïque, 118 nouveaux projets ont été désignés, pour une puissance totale de 855,2 MW, et un prix moyen de 56,8 euros par MWh.

Records de production pour l’éolien et le photovoltaïque

Les énergies renouvelables ont participé à hauteur de 20,1% à la couverture de la consommation d’électricité en France au cours du premier trimestre 2019 avec une production de 28,5 TWh » précisent les auteurs du rapport. Le chiffre est en baisse par rapport à l’exceptionnel premier trimestre 2018, porté par une très forte pluviométrie et donc une production hydroélectrique historiquement forte.

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Plus parlant, sur douze mois, la production éolienne et solaire a augmenté respectivement de 5,3% et 19,4%, soit une hausse de 1,4 TWh et de 1,8 TWh.

Au premier trimestre 2019, l’éolien a produit 10,1 TWh d’électricité : “C’est la première fois que la production éolienne dépasse les 10 TWh sur un trimestre, soulignent les auteurs du rapport.

Record également du coté du solaire : “Avec une production de 2,3 TWh sur le premier trimestre 2019 (+50,6 % par rapport au premier trimestre 2018), l’énergie solaire photovoltaïque bat son record hivernal. Sur les douze derniers mois, 11 TWh ont été produits, couvrant 2,3% de la consommation de la France métropolitaine”, précise le rapport.

La place des réseaux dans l’ambition française

Ces chiffres encouragent à un optimiste raisonné. L’objectif de 40% de renouvelables dans le mix électrique de 2030 semble aujourd’hui réaliste : “Les énergies renouvelables électriques sont appelées à prendre une place encore plus importante dans le mix électrique avec un doublement de la puissance installée totale d’ici 2028, ce qui se traduit par un doublement de la puissance du parc éolien terrestre (34 à 36 GW à terme environ) et une multiplication par 4 du parc photovoltaïque (36 à 44 GW) », précisent les auteurs du rapport.

Le document n’oublie pas de préciser le rôle crucial des opérateurs réseau pour accueillir pleinement cette production renouvelable en forte croissance, une croissance portée essentiellement par des sources intermittentes : « les réseaux de transport et de distribution continuent d’évoluer. L’objectif est d’accueillir les nouvelles installations de production d’électricité, qui se caractérisent par leur nombre, leur disparité de taille et de répartition, et une production variable pour ce qui concerne l’éolien et le solaire, tout en garantissant la sécurité et la sûreté du système électrique. Moyen de mutualisation de ces ressources à l’échelle nationale, les réseaux permettent d’optimiser leur utilisation et sont un facteur important de solidarité entre les régions ».

Smart grid et flexibilité, indispensables à la réussite de la transition énergétique

Parmi les innovations au cœur de ces mutations, figurent bien évidemment les solutions smart grids et les technologies permettant de piloter la production et la consommation d’électricité, afin d’assurer en temps réel une flexibilité maximale au réseau. C’est une nécessité si la France veut continuer d’augmenter la part d’EnR intermittentes dans son mix électrique, comme elle est en train de le faire. La transition énergétique ne se fera qu’à cette condition.

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