Le Réseau Electrique Intelligent (REI) des Régions Bretagne et Pays-de-la-Loire, SMILE, poursuit ses expérimentations. De nouveaux projets ont rejoint l’association dans le courant de l’année 2018, tandis que la sécurisation des données et des outils de communication numérique a été érigé en priorité. Suite de notre point, à un an et demi dans l’achèvement du REI.

Nous avons évoqué, dans la première partie de notre étude, l’ouverture des deux showrooms de SMILE, à Rennes et à Nantes, l’importance qu’ils ont dans le développement à l’international du REI, ainsi que deux projets devenus emblématiques, la plateforme Atlas et la rénovation de l’immeuble de La Marseillaise.

Open Energy Data, un pilotage énergétique de quatre bâtiment en Bretagne

Depuis notre précédent point sur l’avancée de SMILE, de nombreux autres projets ont rejoint l’association, notamment début 2018.

Open Energy Data a ainsi connecté quatre bâtiments, à Rennes (La Château, la Ferme des Bois, le groupe scolaire Les Gantelles) et à Cesson-Sévigné (la piscine) pour gérer leurs consommations énergétiques.

Dans le détail, chacun des bâtiments est équipé de capteurs, reliés via un réseau LoRa : ils permettent un suivi énergétique en temps réel de la consommation des bâtiments, et surtout le pilotage à distance des équipements énergétiques, notamment les chauffages, les machines à laver ou les dispositifs permettant de chauffer l’eau de la piscine. Le but est d’optimiser la consommation et d’éviter tout dysfonctionnement. Le projet s’accompagne d’actions de sensibilisation aux économies d’énergie.

Convertir un hôtel des Postes à l’autoconsommation et au V2H

En partenariat avec le groupe La Poste, l’Hôtel des Postes de Nantes a été équipé de panneaux photovoltaïques, lui permettant de produire jusqu’à 16% de son importante consommation énergétique. Mieux, un plan de rénovation prévoit d’améliorer la sobriété énergétique du bâtiment, afin d’augmenter la part d’électricité en autoconsommation.

smile showrooms reseau intelligent 2-2 - Les Smart Grids

Parallèlement, le bâtiment a été doté de bornes de recharge de véhicules électriques, pour accueillir les VE, de plus en plus nombreux dans la flotte de La Poste. L’Hôtel des Postes va également expérimenter une solution V2H afin d’utiliser les batteries pleines de ces VE pour soutenir ses besoins en électricité.

Un ras-de-marée d’autoconsommation collective !

La zone d’activité du Bois Cesbron, à Orvault (44), va intégrer plusieurs bâtiments tertiaires et techniques à un vaste projet d’autoconsommation collective (multi-producteurs et multi-consommateurs). Ce projet est axé sur l’aspect réglementaire : son but est de mettre en place les schémas techniques, les montages juridiques, les procédures réglementaires nécessaires à une telle autoconsommation. Afin de pouvoir simplifier sa mise en place sur d’autres sites.

Plusieurs autres projets d’autoconsommation collective ont également rejoint SMILE, comme l’Intermarché de Noirmoutier et sa galerie marchande, la commune écologique de Langouët, ou un écoquartier de Carquefou (banlieue de Nantes).

smile showrooms reseau intelligent 2-2 - Les Smart Grids

Supermarché et bornes de recharge, test du stockage par convection

D’autres types d’innovations ont également été mis en place. A Chateaubriand (44), une installation photovoltaïque a été couplée à une batterie, pour piloter la consommation en temps réel. Un supermarché a été massivement équipé de bornes de recharge de VE et de panneaux photovoltaïques, en proposant des offres avantageuses aux utilisateurs de véhicules électriques.

Plus original encore, un démonstrateur de stockage par convection a été mis en place, qui emmagasine l’énergie produite dans des matériaux réfractaires, avant de la retransformer en électricité.

Cybersécurité : l’énergie est « l’un des secteurs industriels les plus attaqués »

Mais l’autre grand axe de travail de SMILE, c’est la cybersécurité. Car l’énergie est un secteur particulièrement attaqués par les cybercriminels, depuis des années : « Une étude américaine publiée en 2014 montrait que l’énergie était l’un des secteurs industriels les plus attaqués derrière la défense ou le pétrole. Il n’y a pas de raison de penser que la France échappe à ce phénomène » expose Thierry Sens, spécialiste du développement industriel au sein du Pôle Excellence Cyber, créé l’an dernier à Rennes.

Le cyber-spécialiste détaille les trois raisons qui explique cette appétence des hackers pour l’énergie : « D’abord, l’énergie est un secteur qui, depuis très longtemps, utilise le numérique et les nouvelles technologies. Ensuite, c’est un milieu où, si vous êtes cyber-attaquant, vous avez l’opportunité de faire de gros dégâts fortement médiatisés. Enfin, les distributeurs d’énergie disposent d’un grand nombre d’informations client… qui peuvent attirer ».

Un catalogue de solutions de cyber-défense, pour SMILE et tous les industriels de l’énergie

Problème : à part ceux soutenus par des grands groupes, la majorité des projets de SMILE n’intègrent pas nativement des solutions de cyberdéfense. Il s’agit pourtant d’un paramètre crucial : « Si elle a un coût, elle est aussi un véritable levier de croissance et un élément marquant de différenciation dans une compétition où sont présents les Américains, les Chinois, les Indiens… Ce qu’on souhaiterait, c’est qu’au moment du dépôt du dossier technique et financier soit d’emblée intégrées les notions de cybersécurité » précise Thierry Sens.

smile showrooms reseau intelligent 2-2 - Les Smart Grids

Le technicien a justement lancé un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) en décembre 2017 pour constituer un catalogue où figurent les points de vulnérabilité, les sources de menaces, les risques et les prestations de services (audit, conseil, formation, certification, tests…) nécessaires selon les projets, ainsi que les prestataires susceptibles de les réaliser, leur coût et leur durée. Le taux de réponse a été élevé, de l’ordre de 30%, preuve qu’un réel besoin existe.

smile showrooms reseau intelligent 2-2 - Les Smart Grids

Le catalogue résultant de cet AMI a été achevé en 2018, il a été transmis à tous les projets intégrés dans SMILE. Ces derniers ont pu piocher, parmi les solutions proposées, celles qui étaient adaptées à leur logique. Le but est qu’un maximum des projets de SMILE (sinon tous) disposent d’une vraie stratégie de cyberdéfense au terme du REI, fin 2020.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.