La capitale économique de Côte d’Ivoire se modernise à pas de géant. Elle pourrait devenir l’une des premières « smart cities » d’Afrique.

La course est lancée, et elle promet d’être passionnante. Les pays africains rivalisent d’imagination pour construire les villes intelligentes de demain. Il faut dire que le continent devrait passer de 1,3 milliard d’habitants actuellement à 2,5 milliards en 2050 et même 4,4 milliards en 2100, selon les projections de l’Institut français d’études démographiques (INED). La population urbaine devrait de son côté passer de 472 millions d’habitants en 2015 à près d’un milliard à l’horizon 2030, selon les estimations des Nations unies

Dans ce contexte, le continent n’a pas le choix. Il doit réinventer ses villes afin de les rendre plus efficaces, plus connectées, plus propres, plus participatives et plus transparentes. En un mot : plus intelligentes.

C’est en tout cas l’objectif de la nouvelle capitale administrative égyptienne, une métropole qui devrait accueillir six millions d’habitants à 45 kilomètres à l’est du Caire. Elle devrait désengorger la capitale égyptienne tout en devenant « la ville la plus high-tech du pays ».

C’est également l’ambition de Yennenga, qui devrait désengorger la capitale burkinabée. Innovante et durable, la nouvelle ville accueillera des logements sociaux, des logements haut de gamme, des complexes hôteliers ou encore un pôle d’attractivité régional à seulement 15 kilomètres au sud de Ouagadougou.

Projet inédit

Le Sénégal n’est pas en reste. À 30 kilomètres de Dakar, la nouvelle ville de Diamniadio est en train de sortir de terre. Elle devra désengorger la capitale sénégalaise en accueillant 350 000 habitants sur 2 000 hectares.

Mais dans cette course à l’innovation, une ville africaine est particulièrement bien placée. L’ambitieux projet « Smart City Abidjan » vise à faire de la capitale économique ivoirienne et ses 19 communes une métropole plus fluide, plus sûre et moins polluée. Une métropole où chaque citoyen peut donner son avis, faire de la gouvernance citoyenne, construire la démocratie participative au quotidien et exprimer son point de vue, comme l’explique Mickael Suchanek, directeur des Services à la Ville chez Bouygues.

« Riche de ses habitants, de ses trésors cultures et de son mode de vie», Abidjan ne cesse de matérialiser son ambition. Le 18 avril dernier, le ministre de la Ville et celui du Tourisme ont annoncé le lancement d’un projet « inédit » de construction d’une smart city sur la commune abidjanaise de Treichville. Porté par l’entreprise de construction chinoise Wietc, le projet promet l’édification d’infrastructures immobilières, touristiques, sanitaires, de loisirs, de transports et de mobilité alliant efficience énergétique, habitat intelligent, smart grids et mobilité.

« Allié de poids »

La créativité et l’audace de la capitale économique ivoirienne sont saluées régulièrement par la presse et les organismes internationaux. Récemment, le programme Agora a été sélectionné par Le Monde Cities 2019, un concours qui « récompense des solutions innovantes pour améliorer la vie urbaine ».

Réunissant acteurs publics et privés, ce programme à vocation sociale et économique vise la construction de 91 infrastructures sociosportives dans les principales zones urbaines ivoiriennes. Il prévoit également le déploiement d’un programme d’innovations sociales et d’un programme économique inclusif où les activités génératrices de revenus seront directement confiées aux habitants utilisateurs.

Les enjeux sont de taille. Pour la Banque mondiale, l’urbanisation peut être un « allié de poids » face au défi de générer une croissance vigoureuse et inclusive. Décidé à faire d’Abidjan la première ville intelligente d’Afrique, le gouvernement ivoirien démontre en avoir pris bonne note.

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