Pour produire de l’hydrogène à faible teneur en carbone à l’échelle mondiale, 400 réacteurs nucléaires de 1GW seraient nécessaires, selon un rapport publié par l’Office parlementaire français d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).

De nos jours, 99 % de l’hydrogène est produit par des combustibles fossiles peu coûteux, mais à forte intensité de carbone. L’alternative plus propre de l’hydrogène à faible teneur en carbone implique l’utilisation de l’électrolyse, qui comprend des sources d’énergie renouvelable ou des réacteurs nucléaires.

En ce qui concerne l’énergie nucléaire, l’OPECST est clair. « La voie vers l’hydrogène à faible teneur en carbone à partir d’électricité nucléaire représenterait 400 nouveaux réacteurs nucléaires de 1 GW [à l’échelle mondiale] », selon le rapport publié mardi 18 mai.

D’autant que plusieurs pays, dont la France, « réduisent la part du nucléaire dans leur mix énergétique », une telle voie serait « chimérique », ajoute le rapport.

Selon les calculs de l’OPECST, pour fabriquer de l’hydrogène par électrolyse, la France aurait besoin de « l’équivalent de quatre centrales nucléaires dédiées uniquement à la production d’électricité. »

« La production d’hydrogène représente 2% de la production française de CO2 anthropique », a déclaré Gérard Longuet, vice-président de l’OPECST, qui a qualifié la production traditionnelle d’hydrogène d' »insupportable ».

M. Longuet, ainsi que le député Ecologie Démocratie Solidarité et mathématicien Cédric Villani, estiment que la France ne pourra pas se passer du nucléaire pour développer sa production d’hydrogène et limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Les deux hommes sont cependant persuadés que la France devra compléter ce dispositif par d’autres formes d’électricité, comme celle issue des énergies renouvelables.

Mais « les énergies renouvelables ne pourront pas à elles seules prendre en charge l’intégralité des conditions de production d’hydrogène aujourd’hui, qui ne sont pas satisfaisantes », a ajouté M. Longuet.

En 2020, le nucléaire représentera 78 % de la production d’électricité en France. La part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie en France s’élevait à 19,1 %, bien en deçà de l’objectif de 23 % que le pays s’était fixé au niveau européen en 2009.

Selon M.Longuet et M.Villani, ceux qui bénéficient de l’électricité nucléaire « devraient être traités comme [ceux qui bénéficient] de la décarbonisation en termes de fiscalité. L’UE ne devrait pas pénaliser cette électricité nucléaire ».

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