Lundi 14 octobre, la Commission européenne a tranché. 248 "projets d'intérêt commun" (PIC) seront soutenus par Bruxelles dans les années à venir. Des coups de pouce qui concernent les infrastructures énergétiques, qu'il s'agisse de réseaux d'électricité, de gaz ou de pétrole. Sur cette liste de 248, deux projets font intervenir des réseaux intelligents. On est en droit de trouver que c'est peu. Cette décision porte pourtant en germe de nombreuses promesses concernant l'avenir des smart grids.

Une enveloppe pour quoi faire ?

L'enveloppe européenne destinée aux infrastructures énergétiques est de 5,85 milliards d'euros, après avoir été amputée d'un tiers lors des négociations sur le budget de l'UE pour 2014-2020. Initialement portée à 9,1 milliards d'euros, elle avait été estimée sur la base du programme de reprise prévu en 2011. Pour Euractiv, un fonctionnaire de la Commission européenne concède que la somme finalement allouée n'est "pas élevée", mais qu'elle aura sans doute pour mérite de servir de levier sur les investissements privés.

Bien, mais qui concerne-t-elle au juste, cette enveloppe ? A priori, tout projet de réseau transfrontalier participant à l'édification d'un marché unique de l'énergie, à sa sécurité d'approvisionnement et aux objectifs de réduction des émissions de carbone peut prétendre en obtenir une part.

Cette aide se manifeste sous plusieurs formes. Elle consiste en une réduction des coûts administratifs et accélère la procédure d'octroi des autorisations, mais se caractérise aussi par un accès facilité aux financements de la Banque européenne d'investissement (BEI). 

Les réseaux intelligents gagnants ou perdants ?

L'idée, on l'aura compris, est de favoriser l'émergence des "réseaux transeuropéens d'énergie" dont Jacques Delors s'est fait le chantre. Les deux projets de smart grids retenus proposent ainsi d'optimiser l'approvisionnement d'énergie entre la France et l'Italie et entre l'Irlande et l'Irlande du Nord. Une bonne nouvelle pour le secteur, même si elle doit toutefois être nuancée.

En ne sélectionnant dans sa liste que des projets d'envergure internationale – puisqu'ils se doivent d'être "transfrontaliers" – ayant recours à des gestionnaires de réseaux de transport (GRT), l'UE écarte d'office la plupart des problématiques liées aux smart grids, en général locales, puisque la technologie smart grids fait appel à des gestionnaires de réseaux de distribution. Des PME, en d'autres termes.

Un point qui sera peut-être rectifié d'ici juin 2014, date de l'édition définitive de la liste des projets retenus. Quoi qu'il en soit, cette liste sera mise à jour tous les deux ans. Il n'est pas exclu que la technologie smart grids se soit largement développée d'ici là, et ait donc davantage voix au chapitre. 

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