Alors que la majorité de la population mondiale vit désormais dans les villes, les problèmes de gestion de l’eau dans ces zones urbaines se font de plus en plus importants, notamment dans les pays en développement. The Guardian a fait une sélection des meilleurs projets de villes intelligentes qui se distinguent en matière de gestion de l’eau.
Aujourd’hui, la population mondiale se concentre majoritairement dans les villes. Les experts prévoient que les zones urbaines rassembleront 70 % des habitants de notre planète d’ici à 2050. Avec un tel engorgement, les villes vont nécessiter le développement de solutions innovantes et efficaces pour parvenir à répondre au mieux aux besoins de notre société, aussi bien en termes d’énergie qu’en termes d’eau.
Les problèmes de gestion de l’eau se font de plus en plus menaçants et freinent le développement de nombreux pays. Un tiers de la population mondiale est aujourd’hui privée d’eau potable. Pour enrailler ces difficultés, de plus en plus de gouvernements font le choix d’axer le développement de leur zone urbaine vers un modèle de smart city, profitant ainsi de solutions qui permettent d’améliorer leur maitrise de l’eau.
Qu’elle soit présente en masse ou trop rare, qu’elle soit trop polluée ou trop salée, l’eau peut être à l’origine de problématiques qu’il est aujourd’hui possible de régler si l’on fait en sorte d’allier réflexion, organisation et moyens financiers. The Guardian a récemment publié un tour d’horizon des meilleurs moyens mis en place par certaines villes situées dans des pays en voie de développement pour gérer, protéger et conserver les ressources en eau.
Bangalore, en Inde
La capitale de l’État de Karnata est la troisième ville la plus peuplée d’Inde et rassemble près de 10 millions d’habitants. En 2010, les 450 lacs de la ville étaient menacés de privatisation, causant certaines inquiétudes quant à la façon dont pourrait être utilisée l’eau provenant des lacs.
A Karnata, l’eau des lacs alimente la région. Si le niveau des lacs baisse, la population va rapidement être confrontée à des pénuries mettant à mal les conditions de vie des habitants.
Une organisation environnementale a été fondée afin d’encourager le grand public à s’engager dans la protection des lacs et les préserver pour les générations actuelles et futures. Un comité d’agences gouvernementales s’est également mis en place afin de porter l’affaire devant la justice et interdire la privatisation des lacs.
Une fois que les 450 lacs seront réhabilités, il est prévu de remplir de nouveau les aquifères afin qu’ils puissent stocker l’eau destinée à alimenter la population de la ville.
Cette initiative devrait largement profiter aux communautés urbaines de la région. Ces dernières vont pouvoir jouir de quantités d’eau plus importantes et de qualité, ce qui signifie que les fermiers vont pouvoir tabler sur une augmentation de leur rendement et une croissance de leurs récoltes.
Cap Town, Afrique du Sud
Cap Town est internationalement reconnue pour ses nombreux efforts en matière de gestion de l’eau. Durant les quinze dernières années, la ville est parvenue à réduire sa consommation d’eau de 30 % et cela malgré une croissance de la population de l’ordre de 30 % sur la même période.
Le programme de la ville en termes de conservation de l’eau s’organise autour de deux approches : persuader la population de consommer moins d’eau et faire appel aux dernières technologies afin d’utiliser l’eau de manière plus efficace.
Parmi les mesures déployées, la municipalité a fait en sorte d’ajuster la pression de l’eau afin de diminuer significativement le gaspillage. Elle a aussi changé les anciens conduits et amélioré ses capacités de détection des fuites ainsi que la gestion de ses appareils de gestion de l’eau.
En 2011, Cap Town a remplacé plus de 20 000 compteurs d’eau qui étaient défectueux et a persuadé 95 parcs et golfs d’irriguer leurs terrains avec de l’eau recyclée plutôt de que l’eau potable, permettant chaque année d’économiser des millions de litres d’eau. Les efforts de Cap Town pour optimiser au maximum sa gestion de l’eau a même permis à la ville de lancer un nouveau de projet de barrage, aujourd’hui à l’étude.
Beira, Mozambique
Beira, deuxième plus grande ville du Mozambique, est une ville portuaire située sur la rive gauche du fleuve Pungue, à son embouchure dans l’océan indien. C’est avec l’aide des Pays-Bas et de l’association hollandaise Alterra, qui œuvre pour la mise en place d’un environnement propre et durable, que la ville a créé « Beira 2035 ». Ce plan tend à réunir tous les moyens pour maîtriser les problèmes causées par les eaux fluviales, très importantes dans la région en raison des violents orages qui s’abattent régulièrement sur la ville.
Beira doit aujourd’hui faire face à des inondations répétées et à une érosion des sols inquiétantes, autant d’éléments qui affectent désormais ses infrastructures et la santé de ses habitants.
« Beira 2035 » travaille également pour que la ville puisse se développer dans les meilleures conditions. Devant la croissance démographique de la région, il est aujourd’hui nécessaire de multiplier les logements.
La municipalité est actuellement en train de réunir plus de 300 investisseurs afin de fiancer le programme de protection de la ville contre les inondations et développer la zone portuaire. L’argent va également être utilisé pour construire des logements abordables, développer un secteur industriel local, améliorer les réseaux de transports de la région et étendre l’accès à l’eau à toute la population.