Singapour est l’une des villes les plus connectées du monde. La cité-Etat est déjà en pointe sur la question des transports et de la mobilité, avec à peine 20% de citoyens équipés d’une voiture individuelle, ainsi que de franches avancées sur le véhicules électriques et le véhicules autonome. Elle va investir encore 1 milliard de dollars dans ses projets smart city en 2019.

Singapour est l’un des joyaux mondiaux de la smart city : la cité-Etat est à la pointe des solutions de connectivité pour simplifier la vie de ses citoyens. La ville a été lauréate en novembre 2018 du City Award lors du Smart City Expo World Congress (SCEWC) 2018 de Barcelone, notamment pour ses efforts en terme de mobilité, de transport et d’urbanisme. Elle a également été classée au sixième rang mondial des villes intelligentes 2018 par l’IESE Business School de Barcelone.

Singapour : la boussole de l’initiative Smart Nation

Singapour a créé en 2014 l’initiative Smart Nation, qui lui sert de feuille de route en matière de solutions numériques aux questions que se pose la ville. Singapour excelle notamment dans sa capacité à impliquer les citoyens dans ses projets.

La ville est à la pointe en ce qui concerne la digitalisation des démarches administratives, les applications de vie quotidienne, ainsi que les économies d’énergie via des capteurs. La cité-Etat a également lancé un système unifié de code QR pour l’ensemble des services qu’elle peut offrir à ses citoyens. La ville figure d’ailleurs encore en tête des investissements smart city mondiaux, avec 1 milliards de dollars pour 2019, aux cotés de métropoles beaucoup plus peuplées, New York, Londres et Tokyo.

singapour smart city mobilite - Les Smart Grids

Une cité-Etat ultra-connectée, truffée de capteurs et de plateformes d’échange avec la population

La ville a ainsi ouvert l’une des premières plateformes open data gouvernementales du monde, couplée à une politique extensive de collecte de données. De nombreuses applications sont nées de cette volonté publique : services publics digitalisés, paiements mobiles, Smart Home, un « health hub », destiné à faciliter et encourager les bonnes pratiques de santé chez les Singapouriens.

Les 110 000 lampadaires de la ville se couvrent de capteurs et de caméras, afin de prendre le pouls de la ville en temps réel, de renforcer la sécurité, de fluidifier le trafic, d’avertir en cas de danger ou de qualité de l’air défaillante, de repérer tout désagrément ou objet intrus dans l’espace public. La ville est également capable de reconnaître les visages, pour identifier notamment les éventuels criminels.

Une omniprésence qui n’est pas sans poser quelques questions éthiques, même si la ville affirme que “la protection des données personnelles et de la vie privée est au coeur des considérations dans le déploiement technique du projet…”. Une plateforme existe même pour que les citoyens puissent accéder à leurs données personnelles et définir l’usage que la ville peut en faire.

Mobilité : le repoussoir de la voiture individuelle

Mais c’est bien en matière de mobilité que Singapour a le plus clairement basculé dans un nouveau monde. Le but du gouvernement est ainsi de limiter drastiquement l’utilisation du véhicule individuel.

« La possession d’une voiture oscille entre 15 % et 20 % dans la cité-Etat. C’est peu. À travers plusieurs mesures clairement inscrites dans la politique du LTA, le gouvernement singapourien essaie de limiter la possession d’un véhicule individuel. Cette politique s’explique par des raisons écologiques mais aussi économiques », expose François Vienne, jeune urbaniste français, vivant à Singapour depuis 2014.

Repenser l’urbanisme pour limiter les trajets, en favorisant les transports en commun

Pour ce faire, la ville a notamment repensé son rapport à l’urbanisme, en construisant de nouveaux quartiers pensés pour devenir des zones de mixité, accueillant à la fois logements, emplois et loisirs. La ville bénéficie ainsi du fait que l’Etat contrôle l’ensemble du sol et peut planifié le développement et la création de nouveaux quartiers en pleine autonomie. Le but est de limiter les besoins de déplacement des habitants, et de favoriser par ailleurs la mobilité via les transports en commun.

Les habitants de Singapour sont ainsi très attachés à leurs services de transport en commun, en particulier les bus, que 45% des Singapouriens utilisent – un record mondial pour une ville de cette dimension. La cité-Etat favorise également l’utilisation des mobilités alternatives, VTC, bus et voitures autonomes.

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Véhicules autonomes et scooters électriques au service de la smart city

Singapour a récemment publié l’un des premiers règlements techniques au monde régissant le déploiement de véhicules sans conducteur entièrement autonomes, tout en lançant un programme pour généraliser l’usage des scooters électriques, avec un système de « géo-clôture », lié aux plateformes de contrôles de la ville et au smartphone de l’usager, le prévenant si son scooter risque d’être volé ou endommagé.

Pour autant, ce modèle de smart city est intimement lié aux spécificités de Singapour, une cité-Etat insulaire de 5,6 millions d’habitants sur 700 km², riche, à l’économie très performante. Il est en cela difficile à transposer dans des contextes trop différents, comme en Europe ou aux Etats-Unis. En revanche, Singapour fait école en Asie, notamment en Inde et en Chine. La ville a ainsi signé des partenariats avec les villes de Suzhou et Nanjing, en Chine, pour les faire bénéficier de son expertise, dans le cadre de quartiers précis (un parc industriel et une île éco high tech).

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