Le mois d’octobre a charrié son lot de bonnes nouvelles pour le développement de la mobilité électrique en France : la ville de Paris a présenté son nouveau plan d’autopartage électrique et de bornes de recharges publiques qui va succéder à Autolib. De leurs cotés, la métropole d’Aix-Marseille et le Conseil Départemental des Bouches du Rhône ont annoncé de vigoureuses mesures pour booster la mobilité électrique sur leurs territoires. Présentations.

La conversion du parc automobile mondial à une propulsion propre, notamment électrique, est une nécessité écologique et économique. La question n’est plus de savoir si cela arrivera, mais dans quels délais et sous quelle forme. En la matière, la France s’affirme comme un territoire pionnier en Europe.

Début octobre 2018, la ville de Paris, la métropole Aix-Marseille et le conseil départemental des Bouches du Rhône ont ainsi annoncé des mesures concrètes, effectives au niveau local.

Paris : reconvertir les places d’Autolib dans un nouveau programme d’autopartage…

La Ville de Paris a ainsi détaillé, par la voix de sa maire Anne Hidalgo, ce que deviendraient les 3 000 bornes de recharge et places de parking laissées vacantes par la fin d’Autolib. La Mairie a décidé d’en réserver 2 000 pour un nouveau service d’autopartage électrique, mais plus modulable et mieux pensé que celui du groupe Bolloré : fini les batteries expérimentales et les bornes de recharge compatibles uniquement entre elles !

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L’idée est de proposer des bornes universelles, et de développer un partenariat avec plusieurs constructeurs, qui mettraient à disposition des véhicules électriques de petite taille, issus de leurs gammes actuelles. Renault, le groupe PSA et Mercedes sont sur les rangs pour s’emparer de ce marché.

… et dans des bornes de recharge pour les Parisiens roulant à l’électrique

Les 1 000 places restantes seront transformées en bornes de recharge et / ou place de parking réservées aux Parisiens disposant d’un véhicule électrique, pour un abonnement modique de 10 euros par mois – sachant la difficulté pour les Parisiens de se garer en ville, l’offre est plus qu’alléchante.

La mutation sera engagée d’ici fin 2018, et s’étalera au long de l’année 2019, le temps d’optimiser le nouveau système de bornes de recharge : «  On est en train de franchir une nouvelle étape en matière de mobilité et Paris va être en pointe », s’est ainsi réjoui Anne Hidalgo.

La Métropole d’Aix-Marseille et les Bouches-du-Rhône présentent leur Agenda Environnemental

Dans le même temps, plus au sud, la seconde ville de France annonçait également de bonnes nouvelles sur le front de la mobilité électrique. Le Conseil Métropolitain d’Aix-Marseille a présenté, conjointement avec le Conseil Départemental des Bouches du Rhône, un ambitieux Agenda Environnemental. Une nécessité quand on sait que la Métropole d’Aix-Marseille est le territoire le plus pollué de France, et l’un des plus pollués d’Europe.

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Cet agenda s’articule autour de quatre grands axes : améliorer la qualité de l’air, préserver la biodiversité, investir dans les nouvelles énergies, préserver le littoral. Plusieurs mesures concernent directement le développement de la mobilité électrique, érigée en nécessité pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

« L’objectif est d’encourager l’acquisition de véhicules électriques »

« L’objectif est d’encourager l’acquisition de véhicules électriques afin d’améliorer la qualité de l’air dans le département, un point sur lequel nous sommes très en retard » a ainsi déclaré Martine Vassal, présidente du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille Provence

La première mesure est sans doute celle qui intéressera le plus les particuliers, pour qui le coût à l’achat demeure le principal frein à l’acquisition d’un véhicule électrique. Elle attribue à tout particulier résidant dans les Bouches-du-Rhône et achetant un véhicule électrique neuf une prime exceptionnelle de 5 000 euros, sans condition de ressources.

Une prime locale de 5 000 euros, portant les aides à l’achat entre 11 000 et 13 5000 euros !

Cette prime est cumulable avec le bonus écologique proposé par l’Etat, d’un montant de 6 000 euros, ainsi qu’avec la prime à la conversion de 2 500 euros. En tout, les aides à l’achat, pour les habitants des Bouches-du-Rhône, atteignent entre 11 000 et 13 500 euros.

Ces offrent ramène donc un véhicule électrique à un prix proche de son équivalent diesel ou essence. Une Renault Zoé, ainsi, pourrait être acquise entre 9 500 et 12 000 euros. L’objectif de ce dispositif est de mettre en circulation 5 000 nouveaux véhicules électriques dans le Département.

Développer le réseau de bornes de recharge

Parallèlement, l’Agenda Environnemental veut également lever le second frein principal à l’achat d’un véhicule électrique, à savoir le manque de bornes de recharge. Partant du constat que les Bouches-du-Rhône étaient en retard dans ce domaine, le Conseil Départemental et la Métropole ont décidé de passer à la vitesse supérieure.

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D’ici 2021, ce sont donc 475 nouvelles bornes de recharge rapides ou semi-rapides qui devraient être installées dans le département, dont 275 sur la voirie métropolitaine ; elles porteront à 950 le nombre de bornes sur l’ensemble du territoire  : « Si nous souhaitons développer la voiture électrique, il est évident que chaque automobiliste doit pouvoir recharger son véhicule sur son lieu de travail ou à proximité de son domicile » expose Martine Vassal.

Transports en commun propres et vélos également sur l’agenda

Au-delà de ces deux mesures phares, les collectivités ont également annoncé l’achat de 50 autocars équipés de la technologie Gaz Naturel pour Véhicules (GNV), nettement moins polluante que le diesel. 15 bus électriques rejoindront également la flotte de la ville de Marseille, déjà pionnière en la matière avec sa ligne 82 100% électrique.

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Une aide à l’achat des vélos à assistance électrique, représentant 25% de leur prix, sera également proposé. Des places de stationnement pour vélo et de nouvelles pistes cyclables sécurisées et continues sont également au programme. Car si la voiture électrique est l’avenir de la mobilité, le moyen de transport le moins polluant demeure toujours ce bon vieux vélo !

Cet engagement des deux plus grandes villes de France prouvent une conscience accrue des problématiques environnementales et de l’action nécessaire des pouvoirs publics, à toutes les échelles de décision, pour favoriser la mobilité électrique.

 

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