La Chine et les Etats-Unis dominent toujours largement le marché mondial des véhicules électriques, toujours en forte croissance. Si l’Allemagne vient de monter sur le podium mondial, la Norvège demeure le seul pays au monde à vendre plus de VE que de véhicules thermiques. La France reste dans la moyenne, les Pays-Bas s’envolent. Fin du tour d’horizon.
Après avoir évoqué les cas de la Chine, des Etats-Unis et de l’Allemagne dans la première partie de notre étude des statistiques de vente de VE dans le monde au premier semestre 2019, place aux autres pays européens.
Norvège : le paradis de l’électro-mobilité
Avec 44 000 véhicules vendus (en hausse de 22%), la Norvège se maintient à une impressionnante quatrième place mondiale en ventes absolues – une prouesse pour un pays d’à peine plus de 5 millions d’habitants.
Mais c’est en parts de marché que la réussite norvégienne est la plus éclatante : les VE représentent ainsi 56% des ventes de véhicules en Norvège, toutes motorisations confondues. Faisant du pays scandinave le seul au monde où les ventes de VE dépassent (largement) celles des véhicules thermiques.
Ce résultat est l’effet d’une volonté publique ferme, forte et constante depuis plusieurs années. Le pays est déterminé à réduire drastiquement ses émissions de CO2 liées au transport. La vente des véhicules thermiques y sera ainsi interdite dès 2025.
Les Pays-Bas : une progression fulgurante, chez un champion du VE
Un autre pays semble suivre la même trajectoire, porté par la même ambition et la même volonté politique. Il s’agit des Pays-Bas. 20 000 véhicules électriques s’y sont écoulés durant le premier semestre 2019 – soit une progression fulgurante de 120% en un an ! Le tout dans un marché automobile en baisse de 10%…
Le gouvernement a fixé l’horizon 2030 pour la fin de la vente des véhicules thermiques, et entend faire des Pays-Bas un exemple européen et mondial. Les véhicules électriques représentent déjà 9% du marché total, ce qui place, sur ce critère, les Pays-Bas au second rang mondial, certes loin derrière le leader norvégien, mais aussi loin devant les 5% chinois.
Un réseau de borne de recharge XXL
Preuve de ce dynamisme : nos collègues d’Automobile Propre soulignent que le réseau de bornes de recharge publiques néerlandais est le plus dense du monde. Avec 41 000 points de recharge, les Pays-Bas recèlent pas moins de 25% des points de recharge de l’ensemble de l’Union Européenne !
Exemple de dispositif vraiment incitatif : si un futur propriétaire de VE ne peut installer de dispositif de recharge à son domicile, les autorités se proposent de construire une borne de recharge publique dans sa rue.
La France dans la moyenne
Face à ces champions toute catégorie de la mobilité électrique, le cas français paraît plus terne. Avec 21 000 véhicules électriques vendus au premier semestre 2019, notre pays marque une belle progression de 46%, et passe la barre des 2% de parts de marché pour la première fois. Soit 2,5% en ajoutant les hybrides.
La France se situe ainsi dans la moyenne des pays de l’Union Européenne, mais n’est aucunement un exemple ou un moteur. En termes de parts de marché, l’Autriche, le Portugal ou l’Islande sont devant.
VE : une augmentation de l’offre des constructeur
Reste que la tendance, au niveau mondial, est bien, depuis deux ans, à une hausse exponentielle des ventes de véhicules électriques. Deux raisons principales expliquent ce décollage. La première est l’augmentation du nombre de véhicules proposés à la vente, et du nombre de marques proposant un modèle électrique.
Cet effort des constructeurs se répercute, logiquement, sur les politiques des concessionnaires locaux, mais aussi sur les comptes-rendus de salons automobiles, sur la presse et les émissions spécialisées. En clair, cet afflux de nouveaux modèles, en plus de donner plus de choix au consommateur, donne aussi plus de visibilité et de publicité au véhicule électrique par lui-même.
Autonomie : la fin du frein numéro 1 ?
Mais la seconde raison est probablement la plus cruciale, à savoir l’amélioration de l’autonomie des véhicules. Il s’agissait, jusque récemment, du frein le plus important à l’achat d’un VE. De nombreux modèles dépassent désormais les 300 km, une tendance qui devraient s’accentuer dans les années à venir.
Comme, dans le même temps, les systèmes de charge rapide ou ultra-rapide tendent à se démocratiser, l’autonomie gêne de moins en moins l’acheteur potentiel. La densité du réseau de recharge publique risque, de ce fait, de devenir le nouveau frein numéro 2 à la bascule vers l’électrique (après le coût des véhicules à l’achat).
Bye-bye l’hybride ?
Cette hausse de l’autonomie est, dans le même temps, en train de faire une victime : le véhicule hybride rechargeable. En effet, si les ventes de véhicules 100% électriques augmentent partout dans le monde, celles des hybrides sont en berne. Leurs ventes ont baissé dans les principaux marchés mondiaux, Chine, Etats-Unis, Norvège, Allemagne, Pays-Bas et France.
Cela s’explique aisément : le seul réel avantage d’un hybride rechargeable par rapport à un pur électrique est son autonomie. Si cette dernière s’améliore, l’intérêt d’opter pour un véhicule à double motorisation plus lourd (donc plus énergivore), plus cher et plus complexe se dissipe. Les années à venir devrait donc voir, en même temps que le plein avènement des véhicules 100% électriques, la mort des hybrides.
Les réseaux électriques ont donc raison de se préparer à accueillir un nombre croissant de véhicules électriques : la vraie explosion de ce marché est plus que dans l’air.