Le 15 mai 2019, l’Agence Internationale pour les Énergies Renouvelables (Irena) publiait un rapport décrivant une feuille de route pour atteindre, en 2050, un modèle énergétique proche de la neutralité carbone, avec une réduction de 70% des émissions de CO2. Pour atteindre ce bel objectif, l’agence met en avant une unique préoccupation : investir massivement dans les énergies renouvelables (EnR), les solutions de stockage et les smart grids. Une voie d’autant plus souhaitable que le coût des EnR est, comme le révèle un second rapport de l’Irena, en forte dimension.

Face à l’urgence climatique, les pays du monde entier doivent réussir, au plus tôt, leur transition énergétique. C’est durant l’édition 2019 du Berlin Energy Transition Dialogue que l’Irena a dévoilé son nouveau rapport, qui insiste sur la nécessité de développer largement l’électricité décarbonée.

Baptisé “Global Energy Transformation : A Roadmap to 2050”, le texte défend l’idée que la seule voie pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris est une électrification massive de notre société, accompagnée d’un développement à très grande échelle des énergies renouvelables, à commencer par le solaire et l’éolien.

Une électricité à 86% renouvelables en 2050 ?

En effet, l’électricité est une énergie dont l’origine peut être 100% renouvelables, elle doit donc être favorisé et gagner, progressivement, l’ensemble des secteurs de l’activité humaine. L’énergie, le transport, la production de froid et de chaleur : l’électrification est nécessaire pour limiter le réchauffement climatique.

Le scénario défendu par l’Irena postule donc un doublement de la demande en électricité d’ici 2050. Mais cette électricité sera produite à 86% par des sources renouvelables, permettant d’atteindre l’objectif de 70% de réduction dans les émissions de CO2 par rapport à leur niveau actuel, condition sine qua non pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.

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« Associer les énergies renouvelables à une électrification plus profonde »

La course pour assurer un futur climatique sûr entre dans une phase décisive. Les énergies renouvelables représentent la solution la plus efficace et facilement accessible pour inverser la tendance à la hausse des émissions de CO2. Associer les énergies renouvelables à une électrification plus profonde pourrait contribuer 75% de la réduction en émissions requise pour le secteur de l’énergie”, affirme Francesco La Camera, Directeur Général de l’Irena.

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Cette ambition nécessiterait un large développement des infrastructures de production, de transport et de distribution d’électricité, ainsi qu’un recours à de nouvelles solutions technologiques, à commencer par le stockage et des smart grids permettant de piloter production et consommation d’électricité. Selon l’Irena, il faudra également développer “le couplage des secteurs de consommation finale tels que le chauffage, le froid, et les transports”.

Pour « une transformation de nos économies et de nos sociétés »

L’électricité est la meilleure voie pour décarboner notre énergie, mais elle nécessite de large investissements dans les EnR, en premier chef les deux plus matures, l’éolien et le solaire. Des choix politiques forts assureraient de plus une croissance verte aux pays qui les défendent, et une vraie prospérité économique, car les renouvelables sont rentables, tant d’un point de vue écologique qu’économique.

« Les politiques visant à promouvoir une transition juste, équitable et inclusive pourraient maximiser les bénéfices pour les pays, régions et communautés. Cela accélérerait aussi l’accès universel et abordable à l’énergie. La transformation globale de l’énergie va au-delà de la transformation du secteur de l’énergie. Il s’agit d’une transformation de nos économies et de nos sociétés”, assure M. La Camera.

Des économies estimées à 160 000 milliards de dollars en 30 ans !

Cette rentabilité est mise en avant par les économies que vont offrir à nos sociétés le recours aux EnR. Et il ne s’agit pas seulement du prix bas de ces énergies, mais surtout des réductions des dépenses de santé liées aux maladies provoquées par les combustibles fossiles, et les subventions non accordées aux énergies fossiles polluantes. L’Irena estime l’économie à 160 000 milliards de dollars sur 30 ans : “Chaque dollar dépensé pour la transition énergétique serait remboursé plus de sept fois » précise le rapport.

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C’est d’autant plus vrai qu’un second rapport de l’Irena, publié fin mai 2019, confirme la baisse du coût mondial des EnR. Sur l’année 2018, elle est en moyenne de 10%, ainsi réparti : « Le coût moyen pondéré global de l’électricité produite à partir de l’énergie solaire à concentration a diminué de 26 %, à partir de la bioénergie de 14 %, à partir des technologies solaires photovoltaïque et éolienne terrestre de 13 %, de l’hydroélectricité de 12 % et de la géothermie et de la technologie éolienne offshore de 1 % ».

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En 2019, 75% de l’éolien et 80% du photovoltaïque installé le seront à des prix inférieurs à ceux d’une centrale au charbon. Ils n’auront donc pas besoin de soutien financier public pour être rentables. Et cette trajectoire va se poursuivre et s’accentuer dans les années à venir.

« Le monde de 2050 dépend des décisions en matière d’énergie que nous prenons aujourd’hui »

« Le rapport d’aujourd’hui envoie un message parfaitement clair à l’ensemble de la communauté internationale : les énergies renouvelables constituent pour chaque pays une solution à faible coût, qui protège le climat et permet des initiatives de plus grande envergure » prolonge Francesco La Camera.

Pour que la planète marche vraiment vers la transition énergétique et évite la catastrophe climatique qui se profile, le chemin est unique : « Des actions urgentes sur le terrain à tous les niveaux, notamment le déblocage des investissements nécessaires à l’accélération de la transformation énergétique sont vitales. La rapidité et la clairvoyance des dirigeants sont essentielles : le monde de 2050 dépend des décisions en matière d’énergie que nous prenons aujourd’hui”, conclut avec force le Directeur de l’Irena. Et personne ne peut légitimement lui donner tord.

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