François Hollande a annoncé, mercredi 15 janvier, qu’une alliance allait être créée entre la France et l’Allemagne, principalement destinée à développer les énergies renouvelables. Une réunion doit avoir lieu le 19 février prochain afin de préciser les modalités de cette coopération.

Créer un géant industriel sur le modèle d’Airbus

L’annonce du président français semble avoir pris de court les autorités allemandes ainsi que les entreprises concernées. Néanmoins, le cabinet de François Hollande a précisé que ce projet existe depuis plusieurs mois et a été de nouveau abordé le 18 décembre dernier à Paris lors de la visite d’Angela Merkel. A l’origine, c’est même Delphine Batho, alors encore ministre de l’Ecologie et son homologue allemand Peter Altmaier, aujourd’hui remplacé par Barbara Hendricks, qui étaient à l’origine de cette idée d’alliance, mais les circonstances politiques l’avaient reportée.

« L’idée est de mettre en commun les compétences d’entreprises comme Siemens, Schneider ou GDF Suez en une seule et même société », a expliqué une source proche du dossier. La coopération entre les deux pays devrait prendre la force d’un joint-venture industriel au sein duquel les entreprises de taille intermédiaire devraient jouer un rôle important. A cet égard, les personnes interrogées par Reuters n’ont pas hésité à faire la comparaison avec Airbus, arguant que sans accord franco-allemand, les entreprises des deux pays seraient aujourd’hui « des sous-traitants des plus grandes firmes mondiales de l’aéronautique ».

Outre l’intérêt économique, un tel rapprochement est également à mettre sur le compte d’une conjonction des intérêts énergétiques de Paris et Berlin. En effet, à la suite de la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne a renoncé au nucléaire et a lancé des investissements massifs dans les énergies renouvelables. Dans le même temps, la France a pris l’engagement de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’énergie nucléaire de 75 à 50 % d’ici 2025. Ces changements de stratégie énergétique ont donc engendré de nouveaux besoins industriels, avec le développement des renouvelables et des réseaux intelligents.

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