Dans une interview donnée en préambule du congrès Smart Grids qui aura lieu les 11, 12, et 13 juin prochains à Paris, Sarah Guedj, Directrice Relation EDF pour IBM, nous éclaire des enjeux de la data sur le marché des smart grids.
Quel bilan dressez-vous du marché des smart grids ?
Nous sommes qu’aux prémices de la révolution numérique et informationnelle engendrée par les smart grids. En effet, les smart grids sont capables d’intégrer intelligemment les comportements et les actions des utilisateurs à la fois, producteurs et consommateurs. Les smart grids constituent clairement un moyen d’atteindre des objectifs de la politique énergétique européenne grâce à la fiabilité, la sécurité et la mise en place d’un mix dans les énergies renouvelables.
Quel rôle joue la data dans les smart grids ?
Le rôle de la data est prépondérant, il est à la source de la plupart des nouveaux usages engendrés par les smart grids, tant pour l’industriel que pour le consommateur final. La data donne sa valeur à l’information échangée et permet de nouveaux usages. Par contre, il faut être capable de la capter, de l’exploiter, pour mieux anticiper et mieux décider tout en respectant les contraintes de confidentialité. Les compteurs intelligents tels que Linky d’ERDF ne sont pas les seules sources de changement, mais ils constituent une avancée importante dans le développement des smart grids au travers de la data générique. Pourtant, il est aujourd’hui possible de centraliser sur une plateforme unique l’ensemble des données, qu’elle soit liée à l’énergie, la mobilité, ou au climat. On peut aussi travailler à proposer des solutions plus intelligentes pour les villes et leurs résidents, ce, en vue d’améliorer leur cadre de vie, la qualité de l’air ou la circulation par exemple.
Quels sont les enjeux économiques, technologiques et sociétaux de la data ?
Nous sommes à la croisée des chemins dans nos modèles économiques. Comme il est question d’infrastructures, il s’agit d’effectuer de nouveaux investissements pour le traitement de l’information. Face à l’obsolescence des équipements, à la fraude, la data permet de mieux comprendre les flux, les pertes potentielles et ainsi d’alerter avant qu’il n’y ait besoin d’intervenir. Le défi posé par un avenir durable est lié à la capacité à former un très grand nombre de données en connaissances utiles. Il faut qu’elles soient au service des citoyens ou de l’écosystème qui gère et qui planifie l’avenir de nos territoires urbains.