La France pourrait être confrontée à un risque de coupures de courant cet hiver, lorsque l’offre d’électricité pourrait ne pas être suffisante pour répondre à la demande, a déclaré jeudi Xavier Piechaczyk, le directeur du gestionnaire de réseau RTE, citant le prix à payer pour des énergies renouvelables lentes et une infrastructure d’énergie nucléaire fonctionnant à moitié de sa capacité.

Alerte sur le réseau

Il y a un risque de jours d’alerte rouge cet hiver, mais cela dépendra surtout de la météo, a déclaré M. Piechaczyk à la radio Franceinfo aujourd’hui, notant que les coupures de courant ne sont pas nécessairement « inévitables ».

En raison de la baisse de la disponibilité de la production nucléaire, la France importera de l’électricité cet hiver de la plupart de ses voisins, y compris du Benelux, a ajouté le responsable.

« Nous sommes dans cette situation tendue parce que le parc nucléaire français n’est pas à pleine capacité », a déclaré M. Piechaczyk, ajoutant que la France paie également le prix du lent déploiement des énergies renouvelables.

« Nous payons une sorte de lenteur dans les énergies renouvelables en France », a-t-il dit.

Le mois dernier, RTE a déclaré que le réseau électrique français risquait davantage d’être mis à rude épreuve en janvier 2023 que ce qui avait été estimé précédemment, en raison de la baisse de la production d’énergie nucléaire.

Selon le gestionnaire de réseau, les retards dans les travaux de maintenance de routine dans les centrales nucléaires françaises entraîneront cet hiver une disponibilité nucléaire légèrement inférieure à celle prévue en septembre. Cela augmente le risque d’une pénurie d’électricité en janvier, a déclaré RTE en novembre dans sa dernière analyse de préparation à l’hiver.

La production d’énergie nucléaire en France a subi des revers cette année, et actuellement, un peu plus de 50 % du parc nucléaire français est disponible. La France, traditionnellement exportatrice nette d’électricité, est même devenue importatrice nette d’électricité au premier semestre 2022 en raison des problèmes de ses centrales nucléaires.

RTE a souligné le mois dernier qu’en aucun cas la France ne court le risque d’un « blackout », c’est-à-dire d’une perte totale de contrôle du système électrique. Pendant les périodes de tension de l’offre, la France pourrait éviter les pannes en réduisant sa consommation de 1 à 5 % dans le scénario de base, et jusqu’à 15 % dans le scénario le plus défavorable, a indiqué RTE.

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