Le continent africain voit de plus en plus de personnes délaisser leurs traditionnels cuiseurs à charbon ou à gaz pour des appareils fonctionnant à l’énergie solaire. Une tendance qui permet aux Africains de cuisiner sans polluer.
Au Bénin, les ménages ont désormais la possibilité de faire la cuisine de manière écologique. Si les Béninois ont pour habitude d’utiliser des cuiseurs fonctionnant au charbon ou au gaz, une nouvelle alternative 100 % verte leur est aujourd’hui proposée, grâce au cuiseur solaire.
C’est l’ONG Autre vie qui vient de lancer le produit. Cette association a l’habitude de mener des actions en faveur des communautés se trouvant dans une situation de pauvreté, de précarité, de discrimination ou d'exclusion dans le pays. Avec le «Mivo », nom donné au cuiseur solaire et dont la signification est « Soyez à l'aise » en langue fon, l’ONG souhaite permettre aux Béninois de cuisiner tout en réduisant de manière significative leur impact sur l’environnement.
Les cuiseurs traditionnels sont en effet responsables d’une quantité importante d’émissions de gaz à effet de serre, causées par la combustion du charbon très polluante. Les appareils ayant recours au bois de chauffe sont pour leur part à l’origine d’un phénomène de déforestation que l’utilisation du « Mivo » permettra d’arrêter.
Le cuiseur nouvelle génération fonctionne grâce à l’énergie solaire. Cette dernière va activer un ventilateur qui souffle de l’air pour maintenir la cuisson. Juste en dessous de la marmite où cuisent les aliments est placé un bol en céramique qui contient le combustible.
Moins cher et moins polluant
Le cuiseur solaire est donc une bonne solution pour aider les Béninois à protéger l’environnement mais l’intérêt économique rend le produit également très attractif. Les sommes dépensées généralement pour se procurer du bois de chauffe sont sans commune mesure avec le matériel nécessaire pour faire fonctionner le « Mivo », une caractéristique qui séduit et pousse un nombre croissant d’individus à se tourner vers cet appareil à la fois écologique et économique .
En Afrique, les cuiseurs solaires ne trouvent pas uniquement au Bénin et le concept fait peu à peu son chemin sur tout le continent. Dernièrement, une jeune start-up s’est lancée pour défi de convertir le Maroc à ce nouveau mode de cuisson propre. Depuis 2013, l’entreprise Solarama commercialise auprès des marocains un modèle de cuiseur solaire.
« En un an et demi, j’ai pu constater que la plupart de mes clients sont des riads, des chambres d’hôtes, souvent fondées par des étrangers, qui ont une forte sensibilité écologique. Je vends aussi des cuiseurs aux bivouacs et j’en ai vendu une vingtaine à l’association "France-Maroc au cœur" qui les a installés dans les villages du Sud. », explique Hassan Bahrani, dirigeant de la société.
Pour l’instant, si les ventes restent encore en dessous des objectifs, l’initiative de ce franco-marocain témoigne de l’apparition d’un nouveau marché en Afrique qui permet au continent de s’engager pour un avenir décarboné.