La Russie a la capacité d'augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique d'environ 3% actuellement, à plus de 11% d'ici 2030, selon les nouvelles conclusions de l'Agence internationale pour l'énergie renouvelable (IRENA).
L'IRENA en appelle au leadership russe en matière d'énergie
Ces perspectives de croissance des énergies renouvelables en Fédération de Russie ont été présentées aux parties prenantes lors d'une réunion organisée le 5 avril dernier à Moscou par le Ministère russe de l'Énergie et l'IRENA.
« La transition énergétique mondiale est en cours. Avec cette étude, nous avons une meilleure compréhension du potentiel des EnR en Russie, de ses avantages et de ce qui peut être entrepris pour en faire une réalité », a déclaré le directeur général de l'IRENA, Adnan Z. Amin. « La Russie a eu une longue histoire de leadership dans le secteur de l'énergie – et a maintenant la possibilité d'étendre ce leadership dans le renouvelable ».
La Russie a un potentiel important dans toutes les sources d'énergie renouvelable, l'énergie hydroélectrique et la bioénergie étant aujourd'hui les principales sources d'énergie renouvelable du système énergétique du pays. Fin 2015, la capacité totale de production d'énergie renouvelable installée a atteint 53,5 gigawatts (GW), soit environ 20% de la capacité totale du pays, dont la majorité provient du secteur hydroélectrique.
« Le développement des ressources énergétiques renouvelables, riches et diversifiées en Russie, peut contribuer de manière significative aux objectifs économiques du pays tels que la croissance et l'emploi, la diversification du mix énergétique, l’amélioration de la sécurité énergétique et la réduction des coûts d'approvisionnement dans les régions éloignées », a ajouté le patron de l'IRENA.
Si la stratégie énergétique russe est respectée, la part des énergies renouvelables atteindra 4,9% d'ici 2030, dépassant la part actuelle des EnR de plus de 11,3%, selon les estimations de l'IRENA. Selon le nouveau rapport établi par l'agence, le secteur de l'énergie russe devrait laisser une grande part aux EnR, qui atteindront environ 30% du mix en 2030, avec 20% d'hydroélectrique et 10% d'éolien, de solaire et de géothermie.
Outre l'énergie hydroélectrique et la bioénergie, la Russie a déjà pris des mesures pour accélérer le déploiement d'autres technologies d'énergie renouvelable. La politique actuelle en matière d'énergies renouvelables se concentre sur l'accélération du déploiement du photovoltaïque et de l'éolien. En 2016, environ 70 mégawatts de nouvelles capacités d'énergie renouvelable ont ainsi été introduits.
Des bénéfices à la clé
Pour mettre en œuvre ce que préconise cette étude, un investissement annuel d'environ 15 milliards de dollars (14 milliards d'euros) par an entre 2015 et 2050 est nécessaire, mais l'IRENA montre que les bénéfices à la clé peuvent dépasser le montant des sommes investies si les externalités liées à la santé humaine et aux changements climatiques sont prises en considération.
Les énergies renouvelables identifiées par le rapport peuvent faire économiser jusqu'à 8 milliards de dollars par an d'ici 2030, et les avantages supplémentaires pourraient potentiellement inclure l'exportation d'énergie éolienne et hydroélectrique en Asie et les biocarburants en Europe, selon les estimations actuelles. La Russie possède le plus grand potentiel éolien au monde.