Smart grids, centrales solaires et à biomasse : alors que vient de s’achever à Abidjan un forum consacré au changement climatique, la Côte d’Ivoire accélère sa transition énergétique, tout en confortant sa place de leader régional de production d’électricité. 

Quand Abidjan s’impose comme l’épicentre africain de la lutte contre le changement climatique : du 18 au 21 mars s’est tenue, au sein de la capitale économique ivoirienne, la seconde édition des « Journées africaines de l’écologie des Changement Climatiques » (JFAC), un forum d’échange sur les bonnes pratiques et les nouvelles technologies écologiques. Il s’agit, selon le site Internet de l’évènement organisé par le Réseau des experts africains pour l’écologie (REFACC), « de créer une plateforme africaine de partage et de vulgarisation de bonnes pratiques écologiques (et) de faire d’Abidjan une plaque tournante écologique qui va transformer les modes de gestion, de consommation des ressources naturelles et insuffler une nouvelle dimension dans la lutte contre les changements climatiques ».

Des smart grids pour optimiser la production électrique 

Le choix d’Abidjan ne doit rien au hasard. La Côte d’Ivoire, véritable locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest, entame en effet depuis quelques années une ambitieuse transition énergétique. Le pays de plus de 26 millions d’habitants s’est fixé comme objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 28% d’ici à 2030, en portant notamment la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique à 16%. Pour y arriver, les autorités ivoiriennes misent sur les smart grids, « réseaux intelligents » permettant de piloter et d’optimiser la production électrique du pays.

Doté d’un budget équivalent à 40 millions d’euros, ce projet novateur permettra, à terme, à la Côte d’Ivoire, qui entend devenir une référence régionale en la matière, de mieux intégrer dans son mix énergétique l’électricité renouvelable, tout en boostant ses exportations d’électricité vers les pays voisins – une montée en puissance qui suppose de renforcer sensiblement la production d’énergie du pays. La Côte d’Ivoire en prend justement la voie, son ministre de l’Energie, Abdourahmane Cissé, ayant inauguré le 14 mars les nouvelles capacités de la centrale thermique d’Azito, augmentées de quelque 30 mégawatts.

La centrale, qui fournit d’ores et déjà le tiers de la production électrique du pays, bénéficie désormais de la technologie « Mx12 », qui augmente son taux de rendement et la durée de ses équipements, tout en réduisant de 9 000 tonnes par an ses émissions de CO2. « Nous sommes le premier pays d’Afrique à avoir installé cette technologie », s’est félicité le ministre, relevant que la demande d’énergie ne cesse de croitre dans la sous-région. Les travaux, qui se sont étalés sur une quarantaine de jours, ont nécessité un investissement estimé à 30 milliards de francs CFA, soit l’équivalent de 60 millions de dollars.

Un vaste plan de transition énergétique

Alors que les énergies thermiques représentent encore près de 80% du mix énergétique ivoirien, le pays se doit cependant de diversifier ses sources d’énergie s’il entend atteindre ses objectifs. Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, souhaite en effet faire de son pays « le premier marché énergétique de l’Afrique subsaharienne à l’horizon 2030 », tout en réduisant la part des énergies fossiles à 66% de son mix avant 2020. Les autorités ont mis sur la table 7 000 milliards de francs CFA, l’équivalent de 10 milliards d’euros, afin de tripler la puissance installée du réseau ivoirien, de 2 200 mégawatts à 6 600 mégawatts en 2030.

Pour dépasser sa dépendance aux énergies fossiles, de nombreux projets innovants fleurissent donc à travers le pays, qui va, notamment, construire la première centrale solaire flottante d’Afrique, ainsi qu’une inédite centrale valorisant les déchets de la production de cacao – la Côté d’Ivoire étant le premier producteur au monde de fèves de cacaoyers. Des centrales solaires, à biogaz ou encore à biomasse de palmier sont également dans les cartons des autorités ivoiriennes, afin de fournir toujours plus d’énergie bon marché et respectueuse de l’environnement.

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