Seize investisseurs et assureurs gérant plus de 2,6 milliards d'euros d'actifs ont rejoint un appel exhortant le G20 à mettre fin aux subventions à l'industrie des combustibles fossiles d'ici 2020.

Les principales entreprises du secteur des assurances et de l'investissement, dont Legal and General, Aegon Asset Management et Aviva Investors, ont signé une déclaration commune appelant les gouvernements membres du G20 à fixer un délai précis pour la suppression des subventions et dépenses publiques en faveur des industries des combustibles fossiles, à la veille du futur Sommet du G20 qui se déroulera à Hambourg, en Allemagne, en juillet prochain. Cet appel souligne les risques que le soutien public aux énergies fossiles fait porter au secteur financier.

Une étude diffusée plus tôt ce mois-ci par la Global Subsidies Initiative (GSI ou Initiative sur les subventions mondiales) et l'Overseas Development Institute (ODI ou Institut du développement des Outre-mers) rapporte que la suppression des subventions à la production de combustibles fossiles équivaudrait à éliminer toutes les émissions du secteur international de l'aviation. Une première étude publiée en novembre 2015 par l'Overseas Development Institute, en partenariat avec Oil Change International, indiquait alors que les gouvernements du G20 dépensaient en moyenne 421,5 milliards d'euros chaque année pour soutenir la production de combustibles fossiles.

« Conformément aux engagements déjà pris par les gouvernements du G20, nous avons besoin de la mise en place d'un plan clair concernant l'élimination des subventions aux combustibles fossiles », déclare Meryam Omi, directrice du secteur durabilité et stratégie d'investissement responsable au sein de Legal and General. « Le montant actuel de ces subventions inefficaces et le manque de transparence mettent en péril l'objectif climatique global décidée à Paris et la mise en place d'un système énergétique sûr, sain et fiable. En tant qu'investisseurs, nous sommes confrontés à la formidable opportunité de financer la transition bas carbone et, à ce titre, nous souhaitons que les gouvernements établissent un calendrier clair et un plan pour l'élimination des subventions en faveur des combustibles fossiles afin de permettre une transition harmonieuse ».

Shelagh Whitley, responsable du programme de recherche climat et énergie au sein de l'Overseas Development Institute, ajoute que « les investisseurs et assureurs mondiaux envoient un message clair aux gouvernements en affirmant que la "combustion" de l'argent public par le biais de subventions au secteur des énergies fossiles est non seulement mauvaise pour la planète, mais reflète également d'une erreur de gestion économique. Les ministres du G20 doivent tenir compte de l'appel des investisseurs et veiller à ce que les dirigeants de leurs pays respectifs engagent un délai ferme pour mettre fin à ces subventions lors du prochain Sommet du G20 à Hambourg ».

Le rapport de la GSI et de l'ODI paru ce mois-ci, intitulé 'Zombie energy : climate benefits of ending subsidies to fossil fuel production' (Energie zombie : comment l'arrêt des subventions à la production d'énergie fossile peut être bénéfique au climat) , constate qu'une élimination complète de ces subventions spécifiques à l'échelle mondiale permettrait de réduire les émissions mondiales de 37 Gt de CO2 au cours de la période 2017-2050. A titre de comparaison, c'est à peu près la quantité de dioxyde de carbone qui résulteraient de la combustion de toutes les réserves officielles de pétrole aux États-Unis et en Norvège.

Le rapport de novembre 2015 de l'ODI et d'Oil Change International, intitulé 'Empty promises : G20 subsidies to oil, gas and coal production' (Fausses promesses : les subventions du G20 à la production de pétrole, de gaz et de charbon) constatait de son côté que les gouvernements du G20 avaient dépensé 421,5 milliards d'euros par an en soutien à la production de combustibles fossiles, par l'intermédiaire de subventions nationales (66 milliards d'euros), d'investissements via des entreprises publiques (270 milliards) et de finances publiques (83 milliards).

 

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