Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie SA, a déclaré que l’arrêt du développement de l’énergie éolienne en France, comme le suggèrent certains candidats à la présidentielle, mettrait en péril l’ambition du pays de devenir neutre en carbone d’ici 2050.
Certains candidats aux élections présidentielles de l’année prochaine – dont la nationaliste Marine Le Pen et le conservateur Xavier Bertrand – veulent freiner la construction de parcs éoliens, qu’ils accusent de faire gonfler les factures d’électricité des ménages et de nuire aux paysages.
Le gouvernement français a récemment dévoilé des mesures visant à mieux faire accepter les éoliennes par la population. « Si nous voulons décarboner la France à l’horizon 2050, il faudra développer de nouvelles capacités d’énergies renouvelables, éoliennes et solaires », a déclaré M. MacGregor samedi sur la radio France Inter. « Il est extrêmement dangereux d’appeler à un moratoire sur l’éolien en France aujourd’hui, et ce serait une erreur majeure pour le destin décarboné de la France. »
Le débat sur le futur mix énergétique s’intensifie alors que le gestionnaire du réseau électrique français a récemment dévoilé un rapport montrant que le chemin le moins coûteux du pays vers le zéro net nécessiterait de construire de grandes quantités d’énergies renouvelables ainsi que de nouvelles centrales atomiques.
Ce débat intervient également alors qu’une pénurie de gaz naturel en Europe et en Asie a récemment fait grimper en flèche les prix de l’énergie, obligeant certains gouvernements à intervenir par des réductions d’impôts et des subventions.
Les prix du gaz en Europe ont récemment reculé, sous l’effet de la perspective d’une augmentation de l’offre en provenance de Russie et d’une réduction de la demande des utilisateurs industriels, qui ont souffert des prix record d’octobre. « L’hiver sera une période un peu compliquée » en ce qui concerne les prix du gaz, a déclaré le PDG de l’énergéticien français sur France Inter.
« Mais on peut espérer que les prix vont baisser un peu par rapport au printemps, même si on n’est jamais sûr. »
