La France a annoncé le 24 janvier dernier un chiffre record de 7 milliards d'euros en bons du Trésor verts afin de stimuler l'investissement dans l'énergie propre.

Ces obligations de 22 ans dont le produit sera utilisé exclusivement pour les investissements dans les projets et initiatives d'énergie renouvelable ont été vendues à des banques, des assureurs et d'autres investisseurs institutionnels avec un taux d'intérêt de 1,75%. Celles-ci arriveront ainsi à échéance en juin 2039.

De grandes institutions financières ont répondu présentes, comme la Barclays, la BNP Paribas, le Crédit Agricole, Morgan Stanley, Natixis et la Société Générale.

« En devenant le premier pays à émettre une obligation verte souveraine de référence, la France a confirmé son rôle en tant que force motrice pour la mise en œuvre des objectifs de l'Accord climatique de Paris de 2015 », annonce un communiqué d'Anthony Requin, PDG de l'Agence France Trésor, qui gère la dette du gouvernement français.

Le président François Hollande a salué la nouvelle, le montant total et le taux d'intérêt défini pour ces bons « verts », suggérant que les autres nations inquiètes au sujet du changement climatique et désireuses de se sevrer des combustibles fossiles devraient suivre l'exemple de la France.

François Hollande, promoteur de l'investissement vert

Le président Hollande a grandement œuvré dans la promotion des obligations vertes depuis 2015 et la grande Conférence des Nations unies sur le climat de Paris (COP21), qui s'était achevée par la signature d'un historique Accord sur le climat.

Cet accord est une étape importante dans l'effort mondial pour ralentir les impacts de l'activité humaine sur le changement climatique en réduisant les émissions de carbone et en accélérant l'intégration des énergies renouvelables dans le système énergétique mondial.

La France n'est pas le premier pays à émettre ce genre de bons, la Pologne s'était déjà prêtée à l'exercice, mais les bons français sont disponibles en plus grande quantité, et disposent d'une date d'échéance plus éloignée dans le temps.

Varsovie avait ainsi émis 750 millions d'euros d'obligations d'Etat pour financer sa transition vers les énergies renouvelables en décembre dernier.

Le Luxembourg et d'autres pays devraient commencer à vendre les leurs dans le courant de l'année.

Le Crédit Agricole-CIB a déclaré à l'AFP que cette initiative était un événement « historique » sur le marché des obligations vertes en raison de la taille et la durée d'échéance définies.

Mis à part la taille de l'offre, une autre différence entre les offres françaises et polonaises réside dans le fait que la Pologne n'a pas identifié précisément les projets qui pourront être financés via ces obligations.

En novembre, la Commission européenne a publié un rapport indiquant que le marché des obligations vertes – jusqu'à présent dominé par des entités comme la Banque mondiale et la Banque européenne de développement – était évalué à environ 38,2 milliards d'euros en 2015, suggérant que ce total pourrait doubler en 2016.

Pour poursuivre son développement, l'Union européenne envisage d'élaborer une norme commune afin d'assurer que ce genre de fonds ne soit pas investi dans des projets ne répondant pas à un certain nombre de critères « verts ».

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