Le président français Emmanuel Macron a inauguré le premier parc éolien offshore du pays et a appelé à une « accélération massive » des projets d’énergie renouvelable.
Le parc éolien, situé au large de la côte ouest de la France, à Saint-Nazaire, pourra produire au moins 500 mégawatts, ce qui représente « 5 % de ce qui nous manque actuellement pour les jours les plus froids », a déclaré le président jeudi.
Cependant, le délai de mise en service d’un parc éolien en mer est de plus de 10 ans en moyenne, a-t-il ajouté, soulignant que le pays doit simplifier les procédures et être plus rapide à l’avenir pour stimuler l’emploi.
« La France va augmenter massivement ses besoins en électricité de 40 % d’ici 2050 », a déclaré M. Macron.
« Il y a quelques mois, nous avons adopté une stratégie nationale de l’énergie, et il n’y a jamais eu autant de préoccupations concernant l’énergie. Les temps ont changé », a-t-il déclaré.
« Nous sommes dans un monde compétitif et ouvert. Si nous allons plus lentement que nos voisins, nous aurons plus de problèmes. »
Tout en accélérant les projets d’énergie renouvelable, l’objectif est également de « protéger la beauté des paysages », a-t-il ajouté.
M. Macron a déclaré qu’il souhaitait que la France dispose d’une cinquantaine de parcs éoliens offshore en service d’ici 2050.
Dans le cadre de son plan en faveur des énergies renouvelables, la France souhaite également multiplier par 10 ses centrales solaires et construire six nouveaux réacteurs nucléaires avant 2035.
Le plan énergétique d’urgence de l’UE est une mauvaise nouvelle pour les énergies renouvelables
Dans le même temps, selon une étude de Rystad Energy, les mesures d’urgence prises par l’Union européenne pour faire face à la crise énergétique de la région pourraient ne pas atteindre les objectifs fixés, du moins en ce qui concerne les ambitions en matière d’énergies renouvelables.
La proposition de l’UE de plafonner temporairement les revenus des producteurs d’électricité inframarginaux vise à capturer les bénéfices exceptionnels des producteurs d’énergie renouvelable, qui bénéficient de faibles coûts de production pendant cet épisode de prix élevés de l’électricité. Cependant, les recherches menées par Rystad Energy révèlent qu’environ 60 % de la capacité totale installée d’énergie renouvelable dans l’UE tire ses revenus de contrats à taux fixe conclus bien avant la crise énergétique – avec des prix généralement inférieurs aux prix spot actuels…
Selon la Commission européenne, un montant estimé à 117 milliards d’euros serait probablement collecté en appliquant un plafond de revenus à la production d’électricité à faible teneur en carbone et au charbon, mais les bénéfices exceptionnels décrits par l’UE ne concernent que 40 % des producteurs d’énergie renouvelable. En effet, la répartition des revenus de la capacité installée en Europe montre que moins de la moitié de la capacité de production relèverait des objectifs de la politique de plafonnement des revenus.
Les affirmations selon lesquelles les énergies renouvelables réalisent des bénéfices exceptionnels pendant la crise sont donc plus complexes que la Commission européenne et d’autres ne le laissent entendre. Le fait de cibler tous les types de centrales avec une politique aussi peu adaptée sème la confusion sur le marché et remet en question l’efficacité de la réponse. À l’heure où l’UE devrait accélérer le rythme du déploiement des énergies renouvelables, elle risque au contraire d’envoyer un signal d’alarme aux investisseurs, tout en laissant sans réponse la question pressante de l’installation des capacités futures.
Rystad Energy s’attend donc à ce que les investisseurs et les développeurs soient effrayés, ce qui pourrait entraîner une baisse des investissements, des retards dans les projets et la renégociation des contrats à long terme pour les projets en cours de développement. Étant donné les nouveaux objectifs ambitieux de la Commission en matière d’énergies renouvelables, il semblerait judicieux de s’attaquer également aux problèmes réels auxquels le secteur est confronté : l’octroi de permis, les prix des enchères et le soutien de la chaîne d’approvisionnement – comme l’ont fait les États-Unis avec la récente loi sur la réduction de l’inflation.