Depuis le début du mois, un projet de parc éolien situé en Champagne-Ardenne est ouvert au financement participatif sur une plateforme de crowdfunding consacrée aux projets orientées "développement durable".
Si l’avènement des « smart grids » devrait permettre à notre société d’intégrer plus facilement les énergies renouvelables dans notre consommation énergétique, encore faut-il disposer de ressources suffisantes pour multiplier les installations dédiées à la production d’EnR.
Quand certains grands noms de l’énergie, tels EDF ou Engie, se positionnent sur le marché des énergies propres et s’activent pour développer des projets dans l’Hexagone, d’autres acteurs du secteur, à la force de frappe plus modeste, bataillent pour que leur initiative voient le jour et trouver les financements qui feront aboutir leur travail.
Qu’elles soient développées à grande échelle ou de manière plus localisées, ces initiatives répondent toutes à un seul et même objectif : donner à la filière des renouvelables l’impulsion nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement, à savoir une part de 23 % d’EnR dans le mix énergétique national d’ici à 2020, cela afin de satisfaire les ambitions de l’Union Européenne (20 % d’énergie propre dans la consommation finale d’énergie).
Certains projets ont ainsi choisit d’utiliser des moyens alternatifs pour trouver leur financement, à l’image d’un parc éolien situé sur le territoire des communes d’Escardes et de Bouchy-Saint-Genest (Marne), qui a rejoint en début de moi la plateforme de crowdfunding Lendosphère.
Une forte mobilisation des internautes
L’installation s’articule autour de six éoliennes, dont deux unités se trouvent à Escadres et quatre à Bouchy-Saint-Genest, avec pour chacune d’elle une capacité de production de 2 MW, pour 30 000 MWh d’énergie totale générée par an. Le parc éolien sera en mesure d’alimenter 11 000 foyers sans dégager aucune émission de gaz à effet de serre.
« Depuis le 1er octobre 2014 en France, les particuliers peuvent prêter aux entreprises avec intérêts, par le biais de plateformes Internet agréées. En France, Lendosphere est la seule de ces plateformes à être dédiée uniquement à des projets de développement durable. Grâce à cette ouverture dans le monopole bancaire du prêt, les particuliers peuvent flécher leur épargne vers des projets auxquels ils croient, de façon rentable. » déclare Laure Verhaeghe, co-fondatrice de la plateforme Lendosphere, avant d’ajouter :
« Pour les porteurs de projet, c’est une nouvelle voie de financement qui permet de fédérer une communauté de prêteurs convaincus par le sens des projets qu’ils cofinancent. »
50 000 euros ont déjà été récoltés depuis le début du mois de décembre, soit l’objectif initial. Ce plébiscite a encouragé l’opérateur EDPR, à l’origine du projet, à fixer un nouveau pallier à 100 000 euros.
Le succès de cette campagne de financement participatif démontre l’intérêt de la population pour les problématiques environnementales actuelles et une certaine volonté de s’impliquer dans des projets au rayonnement régional. Le parc éolien devrait entrer en service dès l’année prochaine.