Le Consumer Electronic Show (CES) s’est tenu à Las Vegas du 8 au 11 janvier 2019. Le salon a été, comme chaque année, l’occasion de découvrir (ou de redécouvrir) des start-up oeuvrant dans le secteur de l’énergie et des objets connectés. Gros plan sur quelques hérauts de la French Tech, qui ont tiré leur épingle du jeu dans le Nevada.
La France est toujours à la pointe de la recherche technologique dans le domaine de l’énergie ! Nous avons déjà évoqué les nouveautés présentées en terme de mobilité durant l’édition 2019 du CES, le salon de référence de l’électronique grand public Mais les solutions permettant de maîtriser l’énergie ou d’accompagner la transition énergétique étaient également légions, notamment dans le fort contingent de start-up françaises. Plusieurs ont d’ailleurs obtenus des prix.
Flovea associe domotique et plomberie dans sa Flowbox
Trois d’entre elles s’intéressent à l’eau et aux moyens d’éviter son gaspillage. Originaire des Landes, Flovea a ainsi décroché un prestigieux CES Innovation Award pour sa Flowbox, une solution qui associe domotique et plomberie.
La box intelligente développée par la start-up mesure en temps réel les paramètres du réseau hydraulique d’un particulier, température, qualité de l’eau, consommation… Une application permet de suivre leurs évolutions en temps réel. L’utilisateur peut ainsi modifier ses habitudes afin de mieux maîtriser sa consommation d’eau, et faire des économies. La Flowbox peut aussi être utilisée pour détecter les pannes, en particulier les fuites – et couper immédiatement l’eau, grâce à son intelligence artificielle.
L’application dédiée offre également la possibilité de consulter des scénarios « éco-responsables » de consommation d’eau, afin d’adopter une attitude plus sobre et plus responsable.
Blue Whale Company, pour rendre les réseaux d’eau intelligents
Autre start-up, même logique, mais à une autre échelle. Blue Whale Company, une société de Saint-Léonard dans le Pas-de-Calais, sur la côte d’Opale, a décroché deux prix pour son système de gestion des réseaux d’eau (à l’échelle d’un immeuble, d’un site industriel, d’une entreprise). Elle s’appuie sur un capteur ad hoc, baptisé SpyCan. Il permet de mesurer, en temps réel, la consommation d’eau, le niveau et la pression dans les différents tuyaux ; il permet d’ouvrir et de fermer les vannes à distance ; il peut, lui aussi, détecter les fuites et couper l’arrivée d’eau dans ce cas.
Blue Whale s’appuie sur une application de suivi des données, baptisée SpyCanVision, qui permet de suivre les différentes mesures en temps réel, et de les analyser pour modifier les habitudes de consommation des entreprises ou collectivités.
Protecto, pour défendre votre compteur d’eau
Venue d’Aix-en-Provence, Protecto a développé un système de protection du compteur d’eau, récompensé par un prix au Concours Lépine 2017, puis un Innovation Award au CES 2019. Un système intelligent et une housse connectée permettent de lutter contre le gel du compteur jusqu’à -23°C, une solution idéale pour les région exposée périodiquement à de très faibles températures.
Les capteurs permettent de connaître en temps réel l’état de l’appareil, et de détecter, lui aussi, les fuites. Dans ce cas, il avertit l’utilisateur par SMS, et lui propose de contacter un plombier local dans les 24h.
EvBox, passé dans le giron d’Engie, dévoile une nouvelle borne de recharge de VE
Mais les réseaux d’eau n’avaient pas l’exclusivité des innovations françaises primées à ce CES. EvBox n’est pas à proprement parler une entreprise française, puisqu’elle est originaire des Pays-Bas. Mais elle appartient désormais à Engie, et l’énergéticien a dû se féliciter de l’Innovation Award décroché par la pépite pour son EvBox Level 2, une borne de recharge pour véhicule électrique.
L’originalité de la solution d’EvBox ? La borne est pensée pour les entreprises et les usages commerciaux, et est capable de recharger jusqu’à 2 véhicules en même temps. La start-up possède déjà un parc de 60 000 bornes de recharge dans le monde, dans près de 1 000 villes. Elle équipe notamment l’ensemble des bornes publiques d’Amsterdam. Objectif : le million pour 2025 !
Le Flex, un lampadaire LED, connecté, hybride et autonome
Autre start-up récompensée : Lumi’in, jeune pousse aixoise, a reçu le prix « Climate Change Innovators », qui récompense les meilleurs innovations permettant de lutter contre le réchauffement climatique, pour son lampadaire connecté LED hybride. Baptisé Flex, il peut être alimenté soit par le réseau électrique, soit par un mini-panneau solaire intégré. Il est également capable de moduler l’intensité lumineuse en fonction du passage sur la voie qu’il éclaire.
Au total, Flex réalise jusqu’à 90% d’économies d’énergie par rapport à un lampadaire classique. Et s’il est légèrement plus cher à l’achat, il est très vite rentabilisé par ces économies. « Si le FLEX était déployé à l’échelle mondiale, il permettrait d’éviter l’émission de 2.4 milliards de tonnes de CO2 en 10 ans » ont déclaré les dirigeants de Lumi’in. Cet outil est en tout cas près à être industrialisé et à s’intégrer dans les futures smart cities du monde entier. En souhaitant que ce prix et cette visibilité aient permis à la start-up aixoise de nouer de solides contacts.
O’Sol présente son générateur solaire mobile
Restons dans le sud, à peine plus à l’est. Direction Cannes, où est née, à l’automne 2016, O’Sol. Son produit ? Un générateur solaire, autonome et mobile d’une puissance entre 120 W et 1 kW, en forme d’hélice. Il s’appuie sur un mécanisme de suivi du soleil, des interconnexion et une technologie de déploiement, tous brevetés par la jeune pousse, et des panneaux photovoltaïques « classiques ». Le dispositif est équipé d’une unité de stockage, avec une innovante batterie Lithium-Fer-Phospate.
O’Sol cherche « avant tout à simplifier l’usage de l’énergie solaire en proposant des solutions énergétiques mobiles, flexibles et accessibles à tous », d’après ses dirigeants. Ce générateur a été pensé pour les professionnels d’intervention temporaire et urgentistes. Mais il s’applique également à des cadres événementiel (concerts, expositions, marché…), des loisirs à l’extérieur ou de l’éco-tourisme. Il pourrait également rendre de fiers services à des personnes se déplaçant dans des territoires où l’accès à l’électricité est problématique, notamment les ONG en mission à l’étranger. Tant pour des missions humanitaires que pour de l’observation.
O’Sol était, elle aussi, à Las Vegas pour nouer des partenariats avec des acteurs privés ou institutionnels.