Le développement de solutions intelligentes à l’échelle de villes, de communautés urbaines ou de territoires, implique une mutation des pratiques professionnelles en matière d’urbanisme. Cela implique de nouveaux postes à pourvoir – et, en la matière, les entrants sur le marché du travail, jeunes diplômés au contact constant des nouvelles technologies, disposent d’un avantage conséquent. Un avantage que va renforcer la création, dans de nombreuses écoles françaises, de spécialisations « smart city ».

Chaque mutation technologique d’importance provoque des bouleversements dans les pratiques et les habitudes professionnelles : à chaque changement de ce type, les jeunes diplômés parfaitement au fait des dernières nouveautés disposent d’un coup d’avance sur les actifs déjà en poste.

Concrètement, quand se créent des nouvelles pratiques allant de pair avec de nouveaux métiers, les entrants sur le marché du travail peuvent tirer leur épingle du jeu.

Wanted : compétence en urbanisme et en technologies numériques

C’est ce qui est en train de se passer avec l’avènement de la smart city. Les villes se dotent de plus en plus d’outils numériques, dans une optique de développement durable ou d’amélioration du bien-être des citoyens en rendant les services municipaux plus efficaces. Un mouvement qui créé de nouveaux types de postes dans les collectivités locales, les entreprises de génie urbain, les bureaux d’études, et, bien entendu, les start-ups, fer de lance de ces innovations qui changent le visage de nos villes, bien plus vite que le cœur d’un mortel.

Qui dit nouveaux postes dit nouveaux profils : aujourd’hui une maîtrise des compétences d’urbanisme au sens large couplée à de solides connaissances dans les technologie numérique est un alliage qui vaut de l’or sur le marché du travail. Un alliage que peuvent valoriser de nombreux jeunes diplômés.

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De jeunes diplômés « capables de comprendre la culture de tous les services urbains »

Car la ville intelligente a d’abord besoin de profils polyvalents : travailler au développement d’une smart city nécessite d’avoir une solide formation de base, en ingénierie, droit, urbanisme, management, etc. – mais nécessairement alliée à « une vision intégrée de l’eau, de l’énergie, de la mobilité, des déchets et de l’interconnexion de tout cela à l’échelle d’une ville », comme l’explique Thierry Simoulin, directeur du mastère spécialisé « smart city » créé par l’Ecole des ponts ParisTech (ENPC).

Une smart city a besoin « de gens capables de comprendre la culture de tous les services, de faire de la pédagogie et d’embarquer tout le monde. Et pour cela, pas la peine d’avoir de compétences dures dans un domaine, car elles seront vite périmées » expose Johan Theuret, président de l’Association des DRH des grandes collectivités.

La gestion des données, clé de voûte de la smart city

La gestion des données est l’un des secteurs les plus porteurs, en terme d’emploi dans la ville intelligente : en effet, la collecte, la sécurisation et l’exploitation des milliers de données produites par la ville de demain sont une composante fondamentale de la réussite ou de l’échec d’une smart city. Un chief data officier (CDO) compétent fera très vite son trou dans des collectivités, des entreprises publiques ou privées lancées dans ce domaine.

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Mais des dizaines d’autres nouveaux postes apparaissent déjà, liés à la gestion de l’énergie, des déchets, de l’éclairage, de l’urbanisme, de bâtiments connectés…

Les écoles forment désormais aux spécificités de la smart city

Les grandes écoles françaises l’ont bien compris, qui ont mis sur place des cursus complémentaire en un an pour spécialiser leurs étudiants dans la logique des smart cities – c’est le cas de l’ENPC, de Polytech Lille ou de l’Institut Léonard de Vinci à la Défense.

« On étudie les technologies sans contact, le haut débit, les questions des données et du respect de la vie privée, les mécanismes de gouvernance des villes… Et on encourage nos élèves à penser en priorité à l’usager », décrit Nathalie Rolland, directrice du mastère spécialisé « créacity » de Polytech Lille.

Dans cette dynamique, l’ENPC a créé, le 17 octobre 2017, en partenariat avec le cabinet KPMG, une chaire « Smart cities et création de valeur ». Le but est d’accompagner les élèves ingénieurs par des modules de formation et des projets de fin d’étude appliqués à des problématiques concrètes des acteurs des « Smart Cities ». Le cabinet proposera notamment des enseignements sur les thématiques du calcul économique, des modèles d’analyse ou de la décision d’investissement.

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L’école, qui dispose déjà d’un mastère « smart city », va élaborer un nouveau mastère international « EDCBA » (Economic decision and cost benefit analysis) centré sur les méthodes d’évaluation économique, qui accueillera sa première promotion en septembre 2018. Des modules de formation continue sur le thème de la ville intelligente devraient également voir le jour.

« 60% de nos élèves ont une promesse d’embauche avant leur diplôme »

Les écoles d’ingénieur en génie urbain ont également musclé leurs formations par de nombreux modules sur le numérique appliqué à la ville. C’est notamment le cas de l’Ecole des ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP), pleinement impliquée dans ces transformations de la ville, et qui vient de créer, en partenariat avec l’EVESA (qui gère l’éclairage parisien) une chaire dédiée à l’éclairage public urbain. Ce nouveau pôle va former des étudiants aux questions de la performance énergétique de la ville, en abordant des thématique au cœur des mutations actuelles, comme la réalité augmentée, l’éclairage intelligent, ou l’optimisation de la gestion énergétique de l’éclairage public en ville.

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« 60% de nos élèves ont une promesse d’embauche avant leur diplôme. Les salaires de départ sont certes un peu moins élevés que dans d’autres industries, mais la forte croissance de la “smart city” permettra à ces jeunes de progresser très rapidement et leur ouvre la porte à de belles carrières » expose Franck Jung, le directeur de l’école.

Le Monde cite l’exemple d’une jeune diplômée de l’EIVP, de 26 ans, qui vient de décrocher un poste qui n’existait pas quelques mois plus tôt : « chargée de projet éclairage intelligent ». Elle aura en charge le déploiement, pour la Mairie de Paris, de lampadaires intelligents, capables de moduler l’éclairage en fonction du passage d’usager, mais aussi de contrôler les feux tricolores, déclencher l’arrosage des plantes ou servir de relai Wifi.

Un parfait exemple du mix technologique que propose la smart city – et des profils de jeunes diplômés qu’elle va attirer.

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