Peu à peu, la politique énergétique de la Jamaïque est en train de redessiner la façon dont l’ensemble des pays de la zone caribéenne produit et gère l’énergie. 

Depuis quelques années, la Jamaïque se positionne comme le leader de la transition vers des systèmes énergétiques durables dans les Caraïbes. La politique énergétique du pays, adoptée en 2009, a fixé pour objectif d’atteindre le part de 30 % d’énergie renouvelable (Enr) et de diminuer la consommation énergétique de l’île de 50 % d’ici à 2030.

 

Les efforts effectués pour honorer ces ambitions sont soutenus par de nombreuses mesures visant notamment à réduire les taxes qui touchent le secteur de l’environnement et ainsi favoriser l’émergence d’initiatives facilitant le développement des énergies propres sur le territoire jamaïcain.

 

Grâce à cette ouverture vers un modèle énergétique responsable, la Jamaïque est parvenue à augmenter ses capacités d’EnR de 72 megawatts (MW), en multipliant les installations hydrauliques, solaires et les éoliennes.

 

Les avancées de la Jamaïque sont certes impressionnantes comparées au travail effectué par ses voisins caribéens mais elles ne font que survoler ce qu’il est possible de faire dans le pays. Actuellement, les centrales produisant des EnR ne représentent que 7,8 % des capacités installées, laissant le potentiel de l’île considérablement sous-exploité.

 

De nouvelles études ont montré qu’en appuyant davantage le développement des ressources énergétiques renouvelables, comme le solaire, l’hydraulique, l’éolien ou la biomasse, le pays pourrait aisément fournir 40 % de la demande énergétique de sa population à l’horizon 2027.

 

Une électricité qui provient majoritairement du pétrole

 

La volonté de la Jamaïque d’atteindre cet objectif n’a jamais été aussi forte. L’électricité  du pays provient aujourd’hui à 95 % de centrales thermiques fonctionnant au pétrole. Seulement, le manque de pétrole dans le pays oblige la Jamaïque à importer majoritairement les quantités utilisées pour produire son énergie. Ces importations sont très couteuses, de l’ordre de 9 % du PIB (1,3 milliard de dollars par an) et creusent à chaque fois un peu plus la balance commerciale du pays.

 

Comme beaucoup de ses voisins caribéens, la Jamaïque compte sur l’accord Petrocaribe passé avec le Venezueal pour assurer son approvisionnement en pétrole. Pourtant, cette alliance a beau avoir protégé la Jamaïque de la volatilité du marché pétrolier international, il a également altéré de manière significative l’autonomie financière du pays. Le Fonds Monétaire International estime qu’en 2015, la compagnie nationale d’électricité de la Jamaïque, Jamaica Public Service Company (JPS), doit au Venezuela une dette de 2, 4 milliards de dollars, soit près de 18 % du PIB de l’île.

 

Le remboursement de cette dette limite les capacités de la Jamaïque à investir dans l’amélioration de son réseau électrique. En résulte un réseau obsolète incapable de gérer la production et la redistribution des capacités énergétiques produites, une situation qui engendre de nouveaux coûts pour JPS.

 

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