Le groupe énergétique français prévoit de ne plus investir dans de nouveaux projets de centrales à charbon. Une décision qui concerne également l’ensemble des entreprises françaises.
15 % de l’activité du groupe
La décision est prise, Engie, ex-GDF Suez, abandonne son activité charbon, ou du moins stoppe désormais ses investissements dans de nouveaux projets de construction de centrales à charbon. La nouvelle a été annoncée par la ministre de l’Écologie au micro de BFM TV mercredi 14 octobre.
« Les entreprises françaises vont retirer leurs investissements dans le charbon, et Engie s’y est d’ailleurs engagé », a-t-elle assuré.
Cette déclaration a rapidement été suivie d’une réaction du Président d’Engie, Gérard Mestrallet, qui explique dans le Figaro : « Comme nous croyons fermement (…) que le prix du carbone va se raffermir, les investissements dans les centrales à charbon fortement émettrices seront pénalisés », avant d’ajouter : « Les conditions sont donc réunies pour que nous prenions cette décision, à la fois économique et écologique, de ne plus construire aucune nouvelle centrale à charbon ».
Le désengagement d’Engie de la filière charbon, qui représente 15 % de son activité totale, arrive après qu’un groupe d’ONG a fait pression auprès du gouvernement pour que le groupe énergétique arrête de construire des installations dédiées à la production de cette énergie fossile, responsable en partie du réchauffement de la planète. Une lettre à cet effet, signée par plus de 35 ONG françaises et internationales, a directement été adressée début octobre à François Hollande.
Pour des organisations telles que WWF France, Réseau Action Climat France ou EKOenergy, il s’agissait de pousser le Président de la République française à « prendre position clairement contre les investissements français dans le charbon à l’étranger, par les entreprises dont il est actionnaire. », avec dans leur ligne de mire un projet de centrale à charbon en Turquie, abandonné depuis par Engie.
Une décision logique
Dorénavant Engie entend se tourner davantage vers les énergies renouvelables. Pour Ségolène Royal, cette décision est « logique ». « On ne peut pas d’un côté déplorer les effets catastrophiques du dérèglement climatique et de l’autre continuer à investir dans les énergies fossiles. Il faut de la rigueur et un bon ordre des choses », affirme-t-elle. Au mois de septembre, Manuel Valls annonçait déjà la suppression immédiate des aides de l’Etat pour l’exportation de centrales à charbon dépourvues de dispositif de capture et de stockage du CO2. Les aides réservées au développement des EnR.
Ce désamour du charbon résulte de l’impact négatif que la roche noire a sur le climat. En 2014, la combustion du charbon a représenté 17 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, d’après les données de l’ONG Climate Action Network (CAN). 280 centrales à charbon se trouvent en Europe, pour une capacité de production de 157 gigawatts. A quelques semaines de la COP 21, les nouvelles dispositions de la France vis-à-vis de ce minerai devraient alimenter les discussions et, espérons-le, faire des émules.