Chaque année, l’électricité est en cause dans de nombreux accidents, notamment des incendies domestiques : les problèmes d’installations électriques sont en effet à l’origine de 30 % des incendies. Si l’utilisation de l’électricité fait partie de notre quotidien, elle n’en est pas moins source potentielle de danger : une réalité que nous avons trop tendance à oublier.
Des chiffres à connaître
Elle est invisible et régit notre quotidien, si bien qu’à force de la savoir présente tout autour de nous, nous n’y prêtons plus attention. Elle, c’est la fée électricité. D’après l’Observatoire national de la sécurité électrique (ONSE), chaque année, on dénombre plus de 50 000 incendies d’origine électrique, soit 137 par jour – dont l’un des derniers, particulièrement important, date du 3 février 2018, sur un transformateur électrique à Tollevast dans la Manche.
Mais les incendies ne sont pas les seuls accidents liés à l’électricité. En effet, chaque année, on recense plus de 4 000 cas d’électrisation graves, dont une centaine d’électrocutions (électrisation conduisant à la mort).
Dans le cadre professionnel, ces accidents sont de plus en plus rares, notamment grâce à une amélioration de la prévention ces trente dernières années. Toutefois, des dizaines de travailleurs meurent électrocutés tous les ans, souvent lors d’opérations de maintenance sur des installations fixes à basse tension ou pendant des interventions sur des lignes aériennes ou des canalisations enterrées.
En ce qui concerne les incendies, l’ONSE précise que sur les 50 000 incendies d’origines électrique recensés chaque année, seuls 3% sont liés aux installations des parties communes ou de la distribution d’énergie. Les causes de ces incendies peuvent donc être diverses et variées : échauffement de câbles dus à une surcharge électrique, un court-circuit, défaut d’isolement, décharge électrostatique, contacts défectueux, etc.
Ces bonnes pratiques à garder en tête
Or, on peut se prémunir de ces causes en évitant, chez soi ou sur son lieu de travail, de stocker des matériaux ou liquides inflammables à côté d’installations électriques, d’utiliser du matériel à mauvais escient, de mettre des câbles électriques les uns sur les autres, et en respectant les distances de sécurité adéquates.
Par ailleurs, lorsqu’on effectue des manipulations électriques chez soi, il est indispensable de couper le courant via le disjoncteur de l’habitation. Les fils dénudés sont également à bannir, tout comme il est préférable de débrancher les appareils qui ne sont pas utilisés. En ce qui concerne les fameuses multiprises – sur lesquelles tout un chacun aime brancher sa console de jeu, son écran de télévision, son chargeur de portable et celui de son ordinateur en même temps – elles sont à utiliser avec parcimonie, ces dernières pouvant être sources de surtensions.
L’importance des matériels homologués
En règle générale, il est conseillé d’utiliser des appareils fiables et homologués qui ont subi une batterie de tests, dans toutes les situations possibles, et qui répondent à des exigences de sécurité élevées. En témoigne la question des foyers à l’éthanol dans les années 2000 au Quebec. « Plusieurs produits importés de Chine ne sont pas conçus selon les normes nord-américaines et ne devraient pas être utilisés tant qu’ils n’ont pas été testés », déclarait en 2009, Jean-Guy Ranger, chef de la division prévention du Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil.
Certains de ces foyers « peuvent même être placés près de rideaux. Cela m’inquiète, car ceux qui utilisent ce type d’appareil sont souvent en copropriété, dans des immeubles comptant plusieurs logements. S’il y a un incendie, celui-ci se propagera rapidement », poursuivait-il.
Et la fiabilité du réseau d’électricité ?
D’après Vinci Energies, « les smart grids, via leur connexion avec les compteurs intelligents (ou smart meter), permettent de contrôler parfaitement la consommation d’électricité en détectant par exemple une surtension (souvent à l’origine des incendies, ndlr) liée à une trop forte production et donc en décalant ou interrompant le fonctionnement de certains appareils ». Leur développement devrait donc améliorer la sécurité de notre réseau électrique.
En France, la sécurité du réseau électrique est donc en passe de franchir une nouvelle étape. Le compteur communicant Linky (société Enedis) permet justement de stopper les surtensions, ce qu’étaient incapables de faire les anciennes générations.
Linky, le nouveau compteur communicant actuellement déployé sur le sol français, est un outil qui doit permettre au gestionnaire de réseau français, Enedis, d’appréhender et de piloter le réseau de manière plus fine et efficace. Une lisibilité et une réactivité accrues participant à la réduction du nombre d’incidents d’origine électrique.