Une équipe de chercheurs européens vient de mettre au point un procédé qui permet de générer de l’électricité à partir d’urine. Inséré dans les chaussettes, le système s’active au moment de la marche.
L’invention nous vient d’Angleterre et a été développée par une équipe de chercheurs britanniques de l’université de West of England à Bristol en partenariat avec Center for Micro-BioRobotics de l’Institut italien des technologies. Dirigés par Ioannis Ieropoulos, les scientifiques ont réussi à créer une paire de chaussettes capable de produire de l’électricité.
La chaussette est dotée d’une vessie pouvant conserver 648 millimètres d’urine ainsi que d’un mécanisme constitué de plusieurs tubes qui permet de faire circuler l’urine en question. Le liquide en mouvement va ainsi alimenter des piles à bactéries qui se nourrissent des nutriments retrouvés dans l’urine pour générer de l’énergie.
« Il y a une tendance très forte de l’informatique vestimentaire et la capacité d’utiliser des piles à bactérie qui sont flexibles permet d’envisager toutes sortes d’applications pratiques. » déclare Heather Luckarift, un chercheur à l’Universal Technology Corporation, qui travaille sur le développement de biotechnologies pour l’armée américaine.
Si la production d’énergie à base d’urine n’a rien d’un concept inédit, l’équipe est déjà parvenue à alimenter un téléphone ou encore un émetteur, la nouveauté réside dans l’autonomie de ce nouvel appareillage. Les chercheurs ont en effet équipé le procédé d’une pompe électrique manuelle constituée de tubes flexibles en silicone qui recouvrent les talons et qui vont connecter chacune des piles à bactéries situées sur les deux côtés des chevilles dans la chaussette. Le système de circulation de l’urine se met alors en marche dès le premier pas.
L’invention peut sembler farfelue à première vue mais les chercheurs la voient déjà comme une solution efficace qui pourrait venir en aide à des personnes confrontées à une situation de survie. Quant à la façon d’intégrer l’urine dans ses chaussettes, Ieropoulos indique travailler sur une série de vêtements dans lesquels sera déjà prévue une poche d’urine, permettant au porteur de jouir du système sans devoir obligatoirement passer à l’action.