Généralement alimentées grâce aux énergies fossiles, les usines de dessalement amorce aujourd’hui une transition vers un modèle énergétique propre. Quelques projets montrent la voie. 

Le parc solaire Mohammed bin Rashid Al Maktoum, actuellement en construction près de Dubaï, accueille désormais une installation de dessalement qui devrait être mise en service dans les prochains jours.   Alimentée par un ensemble de panneaux solaires et de batteries de stockage, le système sera en mesure de produire près de 50 000 litres d’eau potable par jour.

 

Ce volume peut paraître insignifiant par rapport aux capacités de production moyennes des usines de dessalement mais cette installation fait figure de début de réponse à la question suivante : les pays peuvent-ils cesser d’avoir recours aux énergies fossiles pour fournir de l’eau douce ?

 

Des centaines de projets d’installations de dessalement sont actuellement développés à travers le monde car l’eau douce devient chaque jour un peu plus précieuse.  Selon un rapport publié par le International Food Policy Research Institute, plus de la moitié de la population mondiale sera concernée par des problèmes de pénuries d’eau d’ici à 2050 si notre société continue de la consommer au rythme actuel.

 

La Californie, célèbre pour son climat très sec, dispose d’une usine de dessalement située à Carlsbad, dans le nord de San Diego, capable de produire jusqu’à plus de 200 millions de litres par jour, quand l’importante station de dessalement de Storek en Israël monte jusqu’à 600 millions de litres d’eau douce par jour.

 

Le problème avec ces installations est qu’elles tournent majoritairement aux énergies fossiles et présentent un taux élevé d’émissions carbones, aggravant au passage les problèmes de sécheresse relevés dans les zones où elles se situent. Par exemple, l’Arabie Saoudite utilise chaque jour 300 000 barils de pétrole pour dessaler l’eau de mer.

 

Des stations au coût élevé

 

Les process traditionnels de production d’eau douce ne s’inscrivent en rien dans une démarche responsable de développement durable. Trouver une solution pour sortir de l’eau potable sans utiliser d’énergies fossiles est essentiel non seulement pour les pays désertiques du Moyen-Orient mais également pour un nombre croissant d’endroits sur la planète.

 

Alors que la nouvelle station solaire de dessalement de Dubaï présente une taille modeste, l’année prochaine verra la mise en service d’une installation beaucoup plus grande, située à Al Khafji City, en Arabie Saoudite. Elle sera en mesure de produire plus de 60 millions de litres d’eau douce par jour, soit assez pour fournir l’ensemble de la population locale.

 

L’entreprise espagnole Abengoa, qui est chargée de la construction de l’installation, collaborera avec la compagnie nationale saoudienne Advanced Water Technology sur ce projet déjà considéré comme  la « plus grande station de dessalement alimentée en énergie solaire du monde ».

 

Malheureusement, les usines de dessalement à énergie solaire sont chères avec un coût trois fois plus élevé qu’une installation traditionnelle, selon les données de la Banque Mondiale. Les stations de dessalement doivent fonctionner tout au long de la journée, nécessitant des batteries de stockage pour pallier l’intermittence de l’énergie solaire, des batteries dont le prix reste encore aujourd’hui élevé.

 

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