Le compteur communicant Linky, installé depuis le 1er décembre 2015, a fait l’objet d’une table ronde à l’Assemblée nationale mercredi 11 mai dernier. Alors que le nouveau boitier électrique est au cœur d’une campagne médiatique visant à empêcher son installation, Gilles Bregant et Bernard Celli, directeur général et directeur de la stratégie de l’ANFR, en ont profité pour désamorcer les critiques liées aux ondes.

Linky, le nouveau compteur électrique d’ERDF, a vocation à être installé dans quelque 35 millions de foyers français d’ici 2021, afin de moderniser le réseau de distribution électrique. Certains boitiers aujourd’hui en place datent en effet des années 1960 et ne sont pas adaptés aux enjeux énergétiques de la France, tels que présentés dans la loi de transition énergétique d’août 2015. D’après Bernard Lassus, directeur du programme Linky chez ERDF, présent lors de la table ronde à l’Assemblée nationale, le boitier permettra au réseau de « s’adapter à une production d’énergies renouvelables répartie sur l’ensemble du territoire » – le nombre de producteurs d’énergies vertes est estimé à 350 000 dans l’Hexagone.

Sauf que, depuis quelques mois, le nouveau compteur est régulièrement ciblé par des associations ou personnes, qui accusent la technologie d’émettre des ondes électromagnétiques nocives pour la santé des abonnés. Pour Gilles Bregant, directeur général de l’Agence nationale des fréquences (ANFR), « Linky envoie très peu de champ électromagnétique. Il en émet, comme tous les appareils électriques, mais de très faibles dimensions ». D’après lui, il convient donc de voir le boitier comme « un appareil domestique classique qui n’est pas un émetteur, [mais] communique simplement via le réseau électrique du domicile ». Linky utilise en effet le courant porteur en ligne (CPL) pour fonctionner – ou « parler avec son concentrateur » selon M. Bregant, afin d’envoyer les données de consommation du foyer. Une technologie loin d’être nouvelle puisqu’elle date des années 1960, et permet aujourd’hui les permutations entre heures pleines et heures creuses.

L’ANFR, chargée notamment de contrôler la conformité aux diverses conditions réglementaires des équipements électriques mis sur le marché, a dû mesurer les niveaux d’émission de Linky. Et d’après Bernard Celli, son directeur de la stratégie, le compteur « ne conduit pas à une augmentation significative des champs électriques dans l’environnement que l’on mesure. Les premiers résultats sont sans appel. » A vingt centimètres du compteur, le champ électrique est ainsi mesuré à 1 volt par mètre (V/m), pour des seuils de dangerosité en vigueur aux alentours de 87 V/m. « Quand on s’écarte du compteur, le niveau d’émission baisse et les valeurs ne sont presque pas détectables » selon lui. A titre de comparaison, un compteur bleu actuel est mesuré à 1 V/m – comme Linky, donc –, tandis qu’une lampe fluo-compacte peut dépasser les 17 V/m.

 

 

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