Une combinaison de plusieurs facteurs rend le recours aux énergies renouvelables inévitable. L'explosion de la demande en énergie (+50% d'ici 2030), l'augmentation constante des prix du pétrole (environ 110$ le baril actuellement) et la diminution des ressources en énergies fossiles ne laissent pas la choix.

D'autant que l'Union européenne s'est fixée un triple objectif, englobé sous le terme des "3×20". Un paquet climat-énergie qui se propose de a) faire passer la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen à 20%, b) réduire les émissions des pays de l'Union de 20%, c) accroitre l'efficacité énergétique de 20% d'ici 2020. Problème, les sites existants ou potentiels d'EnR (éolien, solaire, hydraulique) sont répartis de façon hétérogène sur le territoire européen, souvent loin des grands centres de consommation. Il s'agit donc de trouver des solutions permettant d'intégrer au mieux ces EnR sur les réseaux électriques des Etats membres, et de les transporter à travers le continent.

Perspectives économiques

En favorisant les interconnexions entre pays européens, les super grids font du partage entre tous les pays de l'électricité produite par les installations les plus efficaces une réalité. Une mise en commun qui entrainera nécessairement une réduction des prix de l'énergie et, partant, engagera davantage l'UE sur la voie de l'indépendance énergétique.

Le projet est beau, il a cependant un coût. Difficile à chiffrer pour l'instant, en raison de son développement au long cours, qui devrait s'étaler jusqu'à 2050 au bas mot. A titre indicatif, le déploiement d'un parc éolien offshore optimal en mer du Nord est par exemple chiffré entre 75 et 90 milliards d'euros, sans compter les renforcements nécessaires en termes de réseaux terrestres. Colossal. Ces coûts devraient être pris en charge par les gestionnaires de réseaux et couverts par les tarifs d'utilisation des réseaux.

En offrant une plus grande disponibilité aux énergies intermittentes, les super grids leur ouvrent la porte des marchés. Mais ils permettent aussi, comme évoqué plus haut, d'infléchir sensiblement les coûts de l'énergie, en constituant une alternative fiable et abondante aux énergies fossiles.

Une révolution déjà en marche

Plusieurs projets de super grids sont déjà sur les rails. On pense ici à Alderney Renewable Energy (ARE), qui consiste à exporter en France et au Royaume-Uni l'énergie marémotrice de l'île d'Aurigny (Manche), ou encore au projet ISLES, visant à mettre sur pied un réseau de transport interconnecté à l'ouest de l'Ecosse et dans la mer d'Irlande.

D'autres chantiers sont encore plus ambitieux. Ils ont pour vocation de redéfinir le rapport à l'énergie de régions entières du monde. C'est le cas de Supergrid le bien nommé, ayant pour but de relier les pays du nord et les pays du sud. L'idée : faire profiter les Etats méridionaux d'un réseau offshore d'envergure situé au large de la Norvège. Dans la même logique, Medgrid a quant à lui pour ambition de développer 20 GW d'énergie solaire d'ici 2020 dans les pays du pourtour méditerranéen, dont 5 GW seront redistribués vers l'UE. 

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