Des chercheurs suisses ont travaillé sur le développement d’une nouvelle méthode qui utilise l’eau douce et l’eau salée  pour produire de l’électricité. Appelée énergie osmotique, cette dernière offrirait un potentiel énorme en termes d’énergie renouvelables.

Une énergie encore en expérimentation

 

En tant que concept, l’énergie osmotique est assez simple. L'Institut pour la Transition Énergétique dédié aux Énergies Marines Renouvelables l’explique ainsi :

 

« L’énergie osmotique désigne l’énergie exploitable à partir de la différence de salinité entre l’eau de mer et l’eau douce, les deux natures d’eau étant séparées par une membrane semi-perméable.

 

Elle consiste à utiliser une  hauteur d’eau ou une pression créée par la migration de molécules d’eau à travers ladite membrane. La pression d’eau en résultant assure un débit qui peut alors être turbiné pour produire de l’électricité. »

 

Utilisée majoritairement au niveau des estuaires, cette énergie n’est pour le moment pas énormément sollicitée à cause du faible rendement relevé dans les expérimentations menées à travers le monde. Une donne qui pourrait rapidement changer grâce au travail de chercheurs de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse.

 

Un potentiel énorme

 

Le système développé par cette équipe présenterait des résultats de productivité jamais constatés auparavant, grâce à la création d’une membrane spéciale de trois atomes d’épaisseur.

 

Les chercheurs expliquent sur le site Nature que la réussite de leur travail tient notamment au matériau utilisé pour créer la membrane, à savoir le disulfure de molybdène. Ce matériau nanoporeux permet aux ions positivement chargés  de passer à travers, alors qu’il repousse la plupart des ions négativement chargés.

 

Selon les chercheurs, c’est la première fois qu’un matériau bidimensionnel est utilisé pour produire de l’énergie osmotique. « Nous avons dû fabriquer et ensuite chercher à la taille optimale du nanopore » explique celui qui a dirigé la recherche, Jiandong Feng, avant d’ajouter : « Si c’est trop gros, les ions négatifs peuvent passer au travers et le voltage produit sera trop bas. Si c’est trop petit, pas assez de ions pourront passer et le courant sera trop faible. »

 

Selon les chercheurs, une membrane d’un mètre carré qui serait recouverte à 30 % de nanopores pourrait générer 1 MW, contre 5 W/m2 à l‘heure actuelle. L’énergie osmotique, contrairement à ses autres cousines renouvelables, n’est pas intermittente, une caractéristique qui en fait une énergie sur laquelle on peut s’appuyer sans crainte. Le seul défi reste les moyens à mettre en œuvre pour développer cette énergie et profiter du formidable potentiel qu’elle offre. 

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