Par Emmanuel Serrurier, VP Sales Europe du Sud, Hortonworks.

Les embouteillages, les difficultés d’approvisionnement et la gestion des déchets, tels sont les défis auxquels les villes modernes doivent faire face. Mais comment devraient-elles réagir ? Ceux qui sont responsables de la transformation numérique y voient fréquemment le remède à leurs problèmes mais aussi un moteur de développement. Dans le cadre d’un concept Smart-City, les tâches de la municipalité sont déléguées étape par étape à un environnement IT automatisé.

Des progrès rapides

Le secteur des transports, où la transformation numérique progresse à grande vitesse, est probablement l’un des plus visibles. Tout d’abord, les systèmes de guidage du trafic et ceux de gestion des places de parking sont attractifs. Pour que le trafic s’opère avec fluidité, de façon à réduire la congestion et la pollution de l’environnement due à des émissions inutiles, il faut que des stations de mesure et des capteurs enregistrent les données de très nombreux individus. Ces grandes quantités de données sont généralement standardisées et les fichiers de données individuelles sont relativement petits. Il en va de même pour la gestion des parkings automobiles, où des capteurs interrogent le statut occupée/non-occupée de chaque place et renseignent les serveurs centraux de la municipalité. De nombreux parkings sont équipés de cette technologie. Mais ces données ne sont pas nécessairement utiles de façon isolée. Ce n’est que dans le contexte d’une analyse globale que l’image d’ensemble se dessine. Les systèmes de Big Data servent ce but en traitant d’énormes quantités d’information en temps réel et en les préparant aux fins d’analyse, car plus l’information est ancienne, moins elle aide à contrôler les flux de trafic.

Mais les citoyens utilisent aussi des modes de transport privés. Dans ce cas-ci, des systèmes de navigation intelligents transmettent immédiatement leurs données à un centre de contrôle du trafic. C’est le moyen d’obtenir des informations en temps réel sur les accidents, les embouteillages ou les missions d’intervention de secours, puisque des capteurs surveillent en continu les routes.

La gestion de flottes du futur

Le secteur des transports inclut également la gestion de la flotte municipale. Qu’il s’agisse de la brigade de pompiers, des services municipaux d’ambulance et de sécurité ou même des voitures de fonction des employés municipaux, la vision globale du statut de chaque véhicule d’urgence permet de dégager des économies sur le budget du secteur public. Toutefois, d’autres sources de données viennent alimenter la planification urbaine. Le secteur de l’énergie avec ses compteurs intelligents en est un autre exemple. La lecture des relevés de consommation des autorités locales ainsi que des entreprises et des foyers peut permettre une meilleure planification des ressources. Un point d’intersection avec le secteur des transports réside, par exemple, dans l’émergence récente de la mobilité électrique. Mais cette solution ne sera rendue attractive que si des stations de charge sont distribuées dans toute la ville. Pour pouvoir fournir la quantité d’énergie demandée où et quand il le faut, il faudrait pouvoir recouper les données de l’analyse du trafic, du véhicule électrique lui-même et de la grille d’alimentation.

Ces deux champs illustrent ce à quoi pourrait ressembler une ville intelligente à l’avenir. Maintenant que l’acquisition des données est décentralisée via des capteurs distribués, l’Internet des objets (IoT) entre en jeu. Cette infrastructure extrêmement granulaire suppose qu’une toute nouvelle approche soit adoptée par les datacenters municipaux.

Qu’en est-il des solutions ?

Un système ERP (enterprise resource planning) classique, qui aurait probablement été la solution privilégiée jusqu’à il y a peu, ne suffit plus. Il ne permet pas d’enregistrer et de traiter de très gros volumes d’information dense en temps réel. Même des données aux structures extrêmement différentes atteignent rapidement leurs limites. Cela ne convient pas non plus pour l’analyse, ce système ayant fondamentalement été conçu pour la planification des ressources d’une entreprise. Un autre problème pourrait concerner la sécurité des données collectées et les résultats. De plus, si chaque organisme d’une municipalité a ses propres silos de données, les coûts augmenteront en raison du traitement redondant des données. Enfin, un paysage IT dans lequel les informations ne peuvent pas être recoupées entraîne un manque de flexibilité qui freine l’évolution future des systèmes.

La nécessité d’une plateforme

A l’avenir, on ne pourra pas contourner le Big Data dans une vision Smart City. Les données des différents capteurs et d’autres sources, comme de la documentation provenant des différent bureaux, sont collectées, combinées, corrélées et traitées en temps réel, comme dans l’exemple du contrôle des flux de trafic en cas d’accident. Elles sont ensuite conservées sur le système Big Data. De puissants systèmes traitent des volumes de données de l’ordre du pétaoctet à bien moindres coûts que les solutions traditionnelles. Le Big Data est suffisamment flexible pour les absorber. Si la demande de données augmente, il demeure possible d’ajouter des nœuds de calcul au pool de serveurs sans aucun problème. En plus de l’acquisition et du traitement des données, la mise en œuvre de mesures de sécurité est également essentielle. Un composant de sécurité des solutions Big Data interroge les données du trafic et prévient des risques de sécurité ou résout les problèmes en temps réel. Plus il y aura de villes et de municipalités qui s’appuient sur la transformation numérique, plus l’utilisation efficace et la protection des données deviendront vitales.

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