Dans une interview donnée en préambule du congrès Smart Grids qui aura lieu les 11, 12, et 13 juin prochains à Paris, Éric Morel, consultant smart grid et fondateur du cabinet de conseil Mach&Team, fait le point sur le marché des réseaux intelligents. 

Quel état des lieux dressez-vous du marché des smart grids ?

C’est une notion très relative, l’état des lieux se dresse par rapport à ce que l’on espère ou par rapport à un objectif. Il faut reconnaître que les smart grids sont encore à leurs prémices, il est donc difficile de faire un état des lieux par rapport à ce que l’on peut espérer. J’observe néanmoins en Europe plusieurs tendances qui caractérisent cet état des lieux. Côté fournisseurs, régie, j’observe les vraies prises de conscience de l’utilité, de la nécessité, voire, de l’obligation de déployer ces smart grids. Côté offreur, il y a des applications qui sont bien servies. On voit apparaître des briques d’offres de plus en plus intéressantes notamment du côté des softs. Il y a certainement de grands acteurs qui risquent encore de bouleverser la donne sur le marché des smart grids parce qu’ils ne sont pas encore présents, mais sur le point d’y arriver.

Quel benchmark réaliser avec l’international ?

Comme chaque pays a abordé les smart grids sous un angle différent parce qu’il avait à répondre à des problématiques propres qui étaient soit l’émergence des énergies renouvelables, soit la conduite des réseaux ou l’amélioration d’un réseau vieillissant, les différentes premières initiatives étaient difficilement comparables, il était donc difficile d’établir un benchmark. J’observe en revanche une grande complémentarité des différentes actions menées dans différents pays européens qui supposeraient une organisation pour bénéficier de cette complémentarité. Je vois souvent les gens juger ou évaluer les projets plus que d’en retenir ce qui pourrait les faire grandir ou les faire avancer.

Vers quelles perspectives d’avenir ?

Je pense que les perspectives d’avenir des smart grids dépendent de trois ou quatre facteurs principaux. Le premier, c’est la capacité des acteurs à changer. En effet, les smart grids induisent de profondes restructurations des business de gestion d’énergie ou des process de gestion d’énergie et la capacité de changer des acteurs va être extrêmement impactante pour l’avenir des smart grids. Il y a la capacité des offreurs à délivrer et respecter leurs promesses. Il y a la capacité de la réglementation d’accompagner cette mutation des systèmes énergétiques et puis enfin, il y a les projets qui devront éviter d’avoir une vision trop focalisée et trop respectueuse de l’existant. Ils devront asseoir la crédibilité des smart grids en fournissant de rapides résultats tout en n’étant pas trop coûteux. On voit qu’il y en a pour tout le monde et tout le monde va contribuer à l’avenir des smart grids.

Invitation congrès smart grids

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