Le cabinet de conseil McKinsey est formel : les données collectées par les véhicules connectées sont une mine d’or. Selon eux, elles représenteront une manne financière d’environ 750 milliards de dollars d’ici à 2030. Un constat qui pousse les constructeurs à chercher les meilleurs moyens de les monétiser.

Améliorer l’expérience au volant

L’allure empruntée, les préférences de trajets, les goûts musicaux, les conditions météorologiques, tous, absolument tous les comportements au volant seront scrutés par les outils numériques embarqués afin d’améliorer l’expérience à bord. Partant du constat qu’un véhicule connecté génère 25 gigaoctets de données par heure, le cabinet de conseil McKinsey estime que les informations récoltées pourraient valoir 750 milliards de dollars d’ici l’année 2030, soit un marché particulièrement lucratif dont les constructeurs ont tout intérêt à s’attribuer quelques parts avant que d’autres acteurs, tels que les spécialistes de la tech, ne leur soufflent.

Afin de donner du crédit à sa thèse, McKinsey rappelle que le fait de donner accès à ses informations est en passe de devenir une habitude, en témoigne le nombre d’autorisations concédées par les utilisateurs de smartphone lorsqu’ils téléchargent une application sur leur terminal. Concernant la voiture connectée, le cabinet a même réalisé un sondage, les trois-quarts quasiment des conducteurs interrogés (aux Etats-Unis, en Chine et en Allemagne) attestent qu’ils accepteraient de partager leurs données personnelles, voire payer un service annexe qui les récolteraient afin d’améliorer leur expérience au volant, notamment pour la recherche de stationnement en environnement urbain.

Mais d’autres souhaitent garder la porte de leur habitacle fermée, et la verrouiller à double tour. Les plus grandes réticences viendraient d’Europe, où 90% des conducteurs désireraient garder un contrôle total de leurs informations, si l’on en croit les résultats de l’initiative « My Car, my data». La confidentialité des données est le pivot dans la transformation du monde moderne en univers numérique, où chaque besoin humain sera voué à être détecté par un algorithme.

Ainsi, seulement 47 % des constructeurs automobiles affirment être en capacité d’assurer une sécurité suffisante pour les données, tandis que 41% disposent déjà d’une unité dédiée à la cybersécurité. Les entreprises technologiques pourraient y voir une opportunité de collaboration, comme c’est le cas avec la voiture autonome, véritable chantier de par son besoin de cybersécurisation, et peut-être soutenir les constructeurs dans leur transformation de fabricant de « bonne vielle mécanique » en artisan de produit high-tech en plein « état de l’art ».

La mobilité de demain est pleine de promesses, mais une chose après l’autre, il est clair qu’il faut premièrement sécuriser les véhicules connectés. Il est effarant de constater le nombre d’objets connectés qui ne sont pas sécurisés à ce jour. Et si l’on peut se remettre d’un hack de boîte mail ou de téléphone, difficile d’en dire autant lorsqu’il en sera de même du système d’opération d’un véhicule personnel acheté quelques dizaines de milliers d’euros.

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